Coup de massue sur la formation de service public et sur les salariés de l'AFPA : un plan social prévoit la suppression de 1541 emplois en France, dont 154 en Pays de la Loire. Les centres de Laval, Le Mans, Angers, Cholet seront fermés d'ici 2020.
Rien à signaler. Ah, si ! Un plan social !
Sur la page d'accueil du site de l'AFPA : rien. Dans l'espace presse du même site : rien. Il ne se passe rien que de très habituel.
La dernière information mise en ligne : la nomination d'un nouveau directeur financier, en provenance de l'Office National des Forêts.
En revanche, sur le site de la CGT AFPA, l'information fait la Une, en date du 18 octobre 2018.
''Ce matin, la directrice générale de l’AFPA a présenté son projet de nouveau modèle organisationnel de l’AFPA qui s’accompagne d’un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE)".
Au total, la direction envisage :
- la fermeture de 38 sites,
- la suppression de 1541 emplois,
- la modification de 454 postes et
- la création de 603 postes.
L'annonce est brutale pour les salariés, mais le projet, détaillé sur 1400 pages confirme que le plan social a été préparé de longue date, les salariés évoquaient cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête depuis des années. Les syndicats évoquent des coupes drastiques dans les effectifs depuis 2008, de l'ordre de 45%, en Pays de la Loire.
Ce vendredi matin, les élus du Comité Régional d'Etablissement de l'intersyndicale CGT, CFDT, FO, SUD, de l’Afpa Pays de la Loire étaient en pleine réunion pour la ''mise en évidence'', la lecture détaillée du plan social.
En Pays de la Loire, 4 centres de formation AFPA seront fermés d'ici 2020
En Pays de la Loire l’AFPA compte 9 centres de formation (Laval, Le Mans, Angers, Doué la Fontaine, Cholet, Fontenay le Comte, La Roche sur Yon, St-Nazaire et Nantes) pour une répartition de la formation sur la Région. 154 salariés vont perdre leur emploi, 4 centres AFPA vont être fermés d'ici 2020 : Laval, Le Mans, Angers, Cholet.
Un exemple de la surprise générale, cité par un délégué syndical : "le directeur des sites AFPA du Mans et Laval a appris la fermeture de ses centres quasiment en même temps qu'il l'apprenait aux salariés !"
Ce 18 octobre, l’Intersyndicale CGT, CFDT, FO et SUD de l’AFPA des Pays de Loire, a "procédé à la suspension de la séance ordinaire du Comité Régional d'Etablissement (CRE) afin d’exprimer à la direction et aux pouvoirs publics leur indignation et leur volonté de résistance face à la procédure de démantèlement de l’AFPA aussi bien au niveau national qu’au niveau régional".
Dans leurs communiqués, les élus du CRE souhaitent "avertir l’opinion publique de la destruction d’un outil efficace de formation à leur disposition, que ce soit dans le cadre d'une reconversion professionnelle ou d'une qualification au travers d’un titre professionnel, en vue de réintégrer un emploi".
Hervé Marcault, membre de l'intersyndicale joint ce matin par téléphone, ajoutait " nous souhaitons pouvoir échanger avec la Région Pays de la Loire afin de comprendre comment et pourquoi celle-ci a souhaité confier des missions de formation à des prestataires privés ces dernières années, et pourquoi la Direction Régionale de l'AFPA n'a pas su parler et convaincre les élus régionaux de nous confier ces formations. Nous demandons à être reçus à l'Hôtel de Région à Nantes afin d'échanger avec les élus en charge de la formation professionnelle".
L'AFPA existe depuis le milieu des années 50, son implantation dans les territoires permettait de pouvoir proposer à tous une formation permettant la promotion sociale, la reconversion, l'obtention de titres professionnels reconnus par le ministère de tutelle, le Ministère du Travail.
En 2009, l'AFPA Pays de la Loire comptait 947 salariés, 356 en septembre 2018.
154 postes sont menacés sur le territoire ligérien, soit 10 % du plan social national.
Les salariés non concernés par le plan social annoncé le 18 octobre n'en sont pas moins rassurés pour leur avenir.
Calendrier : le 8 novembre, un Comité Régional d'Etablissement Extraordinaire se réunira pour accompagner les salariés concernés dans leur Plan de Sauvegarde de l'Emploi, une démarche qui doit durer jusqu'en mars 2019, avant application en avril prochain.