Les plages de Loire-Atlantique et de Vendée, touchées par l'arrivée de galettes d'hydrocarbures en début de semaine, ont sans doute été victimes des récentes tempêtes. Les analyses du CEDRE ont trouvé des similitudes avec le pétrole du Grande America, un bateau coulé le 12 mars 2019.
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L'alerte aux hydrocarbures s'est vite propagée. Des plages d'Asserac (nord Loire-Atlantique) à celles de Notre Dame de Monts (nord Vendée), les services municipaux ont procédé à un ramassage en règle, avec toutes les mesures de sécurité en pareil cas (protection des personnels, interdiction d'accès...).
Dans la foulée, les services de l'Etat se mettent en action et collaborent avec le CEDRE (CEntre de Documentation de Recherche et d’Expérimentation sur les pollutions accidentelles des eaux). Ce laboratoire, basé à Brest, est capable d'analyser un échantillon collecté sur une plage et le pister jusqu'à la source.
Les premières analyses du CEDRE, réalisées à partir d’échantillons prélevés par les gendarmes et les services préfectoraux, montrent de grandes similarités avec le fioul de propulsion issu du navire Grande America, qui a sombré dans le golfe de Gascogne le 12 mars 2019.
Vigilance maintenue
Au large de la Vendée et de la Loire-Atlantique, des moyens satellitaires, aériens, nautiques, déployés dans le cadre de la surveillance régulière des eaux territoriales, exercent une vigilance accrue « pollution maritime ». Des survols aériens ont été réalisés à la verticale du lieu du naufrage du Grande America. Aucune pollution en mer n’a été détectée depuis le déclenchement de l’alerte.La surveillance renforcée du littoral des Pays de la Loire est maintenue. Cependant, les conditions météo, actuellement dégradées dans le golfe de Gascogne, rendent difficiles la détection de polluants en mer. Par expérience, les autorités savent que ces polluants peuvent évoluer entre deux eaux.
Tempêtes à répétition : prudence
Pour rappel, lundi 17 et mardi 18 février 2020, des galettes d’hydrocarbure sont arrivée parsemées sur certaines plages de Loire-Atlantique et de Vendée. Personnels communaux, élus et gendarmerie ont ramassé quelques dizaines de kilos de produits polluants, ainsi que plusieurs oiseaux portant des traces d'hydrocarbures.La Préfecture Maritime rappelle aux populations de ne pas toucher ou ramasser les galettes d’hydrocarbures. Elles peuvent être susceptibles d'en trouver sur les plages de Loire-Atlantique et de Vendée, il faut alors informer la mairie, la gendarmerie, ou les sapeurs-pompiers.
Le naufrage du Grande America : 1 an bientôt
Après s’être signalé en difficulté le 10 mars 2019 à la suite d’un incendie survenu à bord, le porte-conteneurs roulier Grande America a sombré le 12 mars dans le golfe de Gascogne, par 4 660 mètres de fond, occasionnant, dans les semaines qui ont suivi, une pollution par débris flottants et par hydrocarbures de propulsion.Pour faire face à cet événement de mer, le Préfet maritime de l’Atlantique a successivement mis en oeuvre les volets « recherche et sauvetage », « assistance à navire en difficulté » et « lutte anti-pollution en mer » du dispositif ORSEC maritime de l’Atlantique, qui a été maintenu à son niveau maximal pendant vingt-trois jours consécutifs.
Au mois d’avril 2019, pour stopper les fuites d’hydrocarbures s’échappant de l’épave du Grande America, le sous-marin téléguidé (ROV) mis en oeuvre par le navire spécialisé Island Pride, affrété par
Grimaldi Group, l’armateur du navire de commerce, a permis l’obturation des orifices par lesquels s’écoulait le carburant de propulsion du navire. L’Island Pride avait ensuite procédé à la vérification de l’étanchéité des travaux effectués sur l’épave et à un relevé complet avant de quitter la zone du naufrage le 19 avril 2019.
Le reportage sur la plage d'Asserac, avec Antoine Ropert et Frédéric Grunchec