Le vignoble du Val de Loire a été touché de plein fouet trois nuits consécutives par le gel. Les nuits du 1er, 3 et 4 avril ont été particulièrement froides. Difficile à évaluer pour l'instant, les dégâts seront importants pour beaucoup de viticulteurs de la région..
Ce sont désormais des épisodes redoutés mais connus de la profession. Changement climatique oblige, les viticulteurs doivent jongler chaque saison avec les aléas du temps. Et cette saison comme la précédente ne les a pour l'instant pas épargné.
Les vignerons de la région étaient en alerte dès le 1er avril. Les nuits et les matinées des 3 et 4 avril ont été particulièrement froides, avant une nouvelle offensive du froid le week-end du 10 avril. Des épisodes qui ont fortement impacté les exploitations.
Contrairement à l’année dernière, l’épisode de gel a été étalé dans le temps et le débourrement de la vigne plus tardif d’une semaine.
Les équipements de protection mis en place, semblent avoir été efficaces mais tout le vignoble n’est pas couvert et certains cépages plus précoces étaient plus avancés donc plus exposés. Malgré tout, après une première évaluation rassurante, les dégâts semblent plus importants que prévus.
"S'adapter aux conséquences du changement climatique"
Il est encore toutefois difficile, d’estimer l’impact sur la récolte de 2022, mais cet épisode ne devrait pas être sans conséquence.
"Tous les professionnels ont désormais intégré le fait que le gel en avril n’est plus un accident en Val de Loire, mais une nouvelle fois le moral des vignerons est mis à rude épreuve. La campagne ne commence pas dans la sérénité. Nous devons continuer nos efforts d’investissements, avec l’aide des collectivités, pour nous adapter aux conséquences du changement climatique et sécuriser nos productions. Il en va de la pérennité de notre vignoble" indique Lionel Gosseaume, rrésident d’InterLoire et vigneron en appellation Touraine.
Le risque de gel toujours là
Face à ce risque devenu récurrent à cette période de l’année, les vignerons et négociants ligériens mettent désormais en place de plus en plus de stratégies d’adaptation : organisation d’astreintes, évolution de la taille, report de date, de pliage, , implantation d’équipements de protection comme les éoliennes, réflexion sur le choix du matériel végétal, essais à titre expérimental de voilage des vignes.
" Nous n’en avons pas terminé avec la période de risque gel et donc nous en saurons plus sur nos volumes potentiels après la floraison, sans oublier que d'autres facteurs peuvent influencer la récolte à venir. Un de nos grands défis est de produire pour répondre à la demande de nos marchés, en cela une nouvelle petite récolte serait particulièrement difficile pour toute notre filière", ajoute Bernard Jacob, Président de la Commission Marchés, Economie et Prospective d’InterLoire.
Le gel déjà en 2021
"Avec dans certains secteurs, des températures minimales de -6°C, une perte globale de récolte de l’ordre de 20 à 30% par rapport à une année moyenne (1,9 million d’hectolitres) est à craindre", annonçait l’interprofession des vins du Val de Loire le 26 mai 2021. Ce bilan émanait des enquêtes menées par les fédérations viticoles, les syndicats d’appellation et les chambres d’agriculture.
Les vignobles de Touraine, du Nantais et de la Sarthe avaient été les plus touchés, certaines communes l’ont été "jusqu’à 80%".