Agression du maire de Vertou près de Nantes, deux hommes devant le tribunal correctionnel

Dans un contexte où les agressions contre les maires se multiplient, l'audience était très attendue. Le maire de Vertou en Loire-Atlantique Rodolphe Amailland était présent mardi 2 décembre 2023 au tribunal correctionnel de Nantes.Tout comme ses deux agresseurs présumés.

Deux hommes étaient jugés ce mardi 5 décembre pour avoir agressé le maire de Vertou en juin 2023.

Un maire bousculé et choqué

En juin dernier, des membres de la communauté des gens du voyage s'installent illégalement sur la commune de Vertou au sud de Nantes. Le maire de Vertou vient seul à leur rencontre pour discuter.

Il est jeté dans le fossé.

Une agression qui lui a valu une interruption temporaire de travail de deux jours et qui surtout l'a beaucoup choqué.

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Une peine proportionnée

Ce mardi 5 décembre, à l'issue de l'audience, le maire Les Républicains de Vertou a exprimé son souhait qu'une peine proportionnelle aux faits soit prononcée.

"Je crois qu'avec mes administrés, ça n'a pas changé mon comportement" confie Rodolphe Amailland.

Vous savez, quand on est maire, tous les élus vous le diront on est maire 24h sur 24 il n'y a pas de moment où ça s'arrête.

Rodolphe Amailland

Maire LR de Vertou

"Qu'on soit en train de regarder la finale de Roland-Garros en short et en polo, ou qu'on soit en cravate le lundi matin, je ne crois pas que ça change quoi que ce soit" ajoute l'élu.

Une charge qu'on doit assumer sereinement et sans avoir de pression

Rodolphe Amailland

Maire LR de Vertou

"Ce qui est important, c'est de reconnaître cette fonction d'élu, cette charge, qui est une charge qu'on a choisie, mais qui est pour autant une charge qu'on doit assumer sereinement et sans avoir de pression, ni citoyenne d'ailleurs ni de délinquants qui franchissent les limites de la légalité."

Deux nouvelles agressions en Loire-Atlantique

Cette audience s'inscrit dans un contexte tendu alors que la Loire-Atlantique vient d'enregistrer deux nouvelles plaintes d'élus ces derniers jours, à Saffré et Montoir-de-Bretagne.

Pour le référent 44 des violences faites aux élus, la situation ne fait qu’empirer, il faut donc une réponse forte de la justice.

Norbert Samama est lui-même maire (divers droite) du Pouliguen en Loire-Atlantique.

Il était présent au tribunal correctionnel de Nantes en tant que référent pour la Loire-Atlantique de l'Association des Maires de France sur la question des violences faites aux élus.

"Il y a beaucoup de maires qui se sentent gênés de porter plainte parce qu'ils se disent il y a pire ailleurs" explique Norbert Samama.

Je crois qu'au contraire, on sensibilise au fait que chacun doit porter plainte. Parce que la menace de mort à un moment peut se traduire par un événement ou un autre.

Norbert Samama

Référent 44 Association des Maires de France sur la question des violences faites aux élus

"Regardez ce qui s'est passé à Bouguenais en Loire-Atlantique récemment" constate le référent pour la Loire-Atlantique de l'Association des Maires de France sur la question des violences faites aux élus.

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"Quand vous avez un individu qui surgit dans le bureau du maire et qui est prêt à poignarder la mairesse, je pense que bien entendu, elle a porté plainte, ça, c'est évident, mais beaucoup d'autres doivent porter plainte dès qu'ils font l'objet d'un début de violence, parce que c'est une manière aussi de sensibiliser les services de police" assure Norbert Samama.

"Aujourd'hui, on ne peut plus cesser d'être vigilant. C'est ça la difficulté. Il faut être sur ces gardes. Il faut détecter le moindre élément qui puisse vous laisser penser qu'il y ait une menace et en faire part immédiatement".

Aujourd'hui, on ne peut plus cesser d'être vigilant.

Norbert Samama

Référent 44 Association des Maires de France sur la question des violences faites aux élus

Verdict au 12 décembre

Les avocats des prévenus ont plaidé la relaxe, arguant que le statut de maire n'était pas connu de leurs clients.

Quant à la procureure, elle a requis 1 000 euros d'amende, la participation à un stage de citoyenneté à leurs frais et l'interdiction de se rendre à Vertou pendant deux ans.

Le jugement a été mis en délibéré au 12 décembre prochain.

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