Des cabinets fermés, des soins non vitaux déprogrammés, les médecins libéraux généralistes et spécialistes étaient en grève ce vendredi 13 octobre. L’appel à la grève reconductible est lancé par l’ensemble des syndicats représentatifs de la profession. À Nantes, une cinquantaine de grévistes étaient rassemblés devant l’Agence Régionale de Santé.
L’une des principales revendications du mouvement concerne la revalorisation du tarif de consultation des généralistes, gelé depuis 7 ans, et fixé à 26,50 euros à partir du 1er novembre, soit 1,50 euros d’augmentation.
Insuffisant, selon les grévistes, qui dénoncent une hausse des charges de l’ordre de 15% sur la même période, une augmentation de la complexité des consultations du fait du vieillissement de la population et une pression toujours plus importante du fait du manque de médecins sur les territoires.
► Les témoignages de Fabienne Yvon, Présidente MG France 44 et Anne-Marie Ladevèze-Cayla, Présidente CSMF 44.
Pour les grévistes, le faible tarif des consultations participe à la baisse de la qualité des soins, en incitant à multiplier les rendez-vous au détriment du temps passé avec chaque patient. Autre conséquence : le manque d’attractivité du métier, alors qu’il va falloir remplacer les médecins qui partent en retraite.
Philippe Chaplais, installé à Orvault, près de Nantes, est de ceux-là. Il s’estime heureux d’avoir trouvé une jeune médecin pour lui succéder. Au fil de sa carrière, "ça s’est énormément dégradé", dit-il.
► Le témoignage de Philippe Chaplais, médecin généraliste à Orvault.
Parmi ses revendications : une tarification des consultations librement fixée par les praticiens. Ce collectif s’appuie sur un article du code de déontologie médicale qui prévoit que "Les honoraires du médecin doivent être déterminés avec tact et mesure, en tenant compte de la réglementation en vigueur, des actes dispensés ou de circonstances particulières."
Au-delà de la seule question du tarif de la consultation, Anne-Claire Bénoteau voudrait "pouvoir vivre de [son] métier, de la valorisation de [son] expertise" de façon plus indépendante. Pour elle, médecin généraliste est un "métier passion, qui peut nous brûler les ailes" dit-elle.
► Le témoignage de Anne-Claire Bénoteau, médecin généraliste à Vigneux de Bretagne.
Par ailleurs, La loi Valletoux, qui vise à améliorer l’accès aux soins par un engagement territorial des professionnels et perçue comme coercitive par les syndicats de médecins, doit être examinée au Sénat à compter du vendredi 25 octobre.
Cathy Colin avec Olivier Quentin