Le plus grand bidonville de France sera démantelé d'ici à quatre ans

Environ 700 personnes seront évacuées de la Prairie de Mauves, à Nantes, un bidonville principalement habité par des Roumains, travailleurs saisonniers dans le maraichage. En lieu et place de cette ancienne décharge sera construit un pôle d’écologie urbaine.

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À proximité de la déchèterie de la Prairie de Mauves, à Nantes, vivent une centaine de familles roms, dans des caravanes et des constructions de fortune. Une vie à la limite de la décence pour ces travailleurs de l'ombre, à quelques mètres d'une décharge sauvage à ciel ouvert, où s'entassent les détritus de toutes sortes.

"Il y a beaucoup d'infections partout sur le terrain. On a des bébés qui viennent de naître. Il y a beaucoup d'infections, beaucoup de rats, beaucoup de souris. C'est un peu la galère." En quelques mots, Mario Miclescu, père de famille d'une trentaine d'années, résume la situation sanitaire du camp. 

Environ 700 personnes, dont un tiers d'enfants, vivent dans cet immense bidonville, aujourd'hui considéré comme le plus grand de France. Propriétaire du site, Nantes Métropole souhaite récupérer le lieu pour y construire un pôle d'écologie urbaine d'ici à 2031, incluant une plateforme de valorisation des biodéchets et la construction d’une station d’épuration.

"Ce sera mieux pour les enfants"

Ce projet a été adopté le 28 juin dernier, lors du conseil métropolitain de Nantes. Les bidonvilles devront donc être démantelés d'ici à quatre ans.

"C'est une vraie bonne nouvelle parce qu'effectivement, on ne peut pas tolérer encore plus longtemps un tel bidonville, réagit Yannick Voisin, membre bénévole du collectif Romeurope. "Aujourd'hui, il fait beau, le terrain est sec, mais cet hiver, ils étaient au milieu de l'eau."

"Imaginez, ne serait-ce que pour les choses très quotidiennes, le lavage du linge, la vaisselle, la cuisine, c'est impossible !"

Yannick Voisin

Bénévole collectif Romeurope

"Ce sera mieux pour les enfants", assure Emiliano Velcou, travailleur saisonnier dans le maraichage comme la plupart des habitants du camp. Il habite à cet endroit depuis cinq ans avec sa famille élargie, ses parents, ses frères et sœurs.

► Lire aussi : ENQUÊTE. 60 bidonvilles sur la métropole de Nantes. "Ce n'est pas tolérable de vivre dans ces conditions-là"

Pour Nantes métropole, le relogement de ces familles est un véritable défi, tout comme l'accès aux soins et à l'éducation.

"On va travailler avec une association de travailleurs sociaux qui vont accompagner ces personnes vers des sites dits terrains sas, explique François Prochasson, vice-président de Nantes Métropole, en charge du logement. 

C'est des petits bâtiments qu'on va installer sur des terrains, sur la commune de Nantes, pour d'abord leur offrir des solutions dignes d'habitat, le temps de travailler avec ces familles pour qu'on puisse, selon leurs moyens, les droits acquis, les orienter vers des solutions de logement adaptées.

François Prochasson

Vice-Président de Nantes Métropole, en charge du logement

Identifiés par la métropole, les terrains d'accueil disponibles se situent dans le même secteur, "à proximité des transports publics pour que notamment les enfants puissent être scolarisés correctement", ajoute François Prochasson. Provisoirement inoccupés, ces terrains seront ensuite libérés pour d'autres activités. 

Depuis le début des années 2000, le nombre de bidonvilles a explosé sur l'agglomération nantaise. La métropole en dénombre soixante, de diverses tailles, où vivent environ 3 000 personnes.

"Il y a une attractivité de la métropole liée essentiellement au dynamisme de la métropole, en particulier sur le domaine agricole. Les maraîchers sont très pourvoyeurs d'emplois saisonniers qui correspondent assez bien au profil des personnes roumaines qui viennent sur notre territoire chercher ces emplois", analyse François Prochasson.

"C'est une politique globale que nous menons sur la résorption des bidonvilles, une politique de longue haleine", souligne le vice-président de Nantes Métropole. Le budget est à la hauteur de l'enjeu, plus de 12 millions d'euros par an durant quatre ans pour sécuriser le site et accompagner les familles, en partenariat avec l'État et le département.

Le reportage de Fabienne Even, Samuel Collin et Nathalie Saliou-Tendron

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