Les motards ont manifesté ce 22 avril à Nantes pour signifier leur opposition au contrôle technique de leur véhicule. Plusieurs fois repoussée, son application devrait entrer en vigueur au second semestre 2023.
Les conducteurs de moto et de scooter sont vent debout contre ce projet de contrôle technique de leur véhicule. A Nantes, la contestation a pris la forme d'un cortège de 300 à 400 motos.
Dans le calme, sans même faire excessivement vrombir leur engin, ils ont roulé à petite vitesse dans les rues de la Cité des Ducs et sur le périphérique nantais.
Un décret annulé par le Conseil d'État
Le 31 octobre dernier, le Conseil d'État a annulé un décret du gouvernement qui visait à abroger l'obligation de contrôle technique pour les deux-roues, jugeant que "la décision prise par le Gouvernement le 25 juillet dernier, de revenir sur l’application du contrôle technique aux « deux-roues » qu’il avait initialement décidée en août 2021, est illégale."
"Le droit européen impose l'obligation pour les États membres de mettre en place, notamment, un contrôle technique périodique des véhicules à moteur de deux, trois ou quatre roues de cylindrée supérieure à 125 cm3 à partir du 1er janvier 2022", rappelait le Conseil d'État.
Farouchement opposés à cette obligation, les motards "estiment que le gouvernement peut encore faire droit à la possibilité, ouverte par la directive européenne 2014/45 sur le contrôle technique, de déroger au contrôle technique par l’instauration de mesures alternatives plus à même d’améliorer tant la sécurité que la performance environnementale des deux-roues motorisés."
"Entretenez vos routes, nous, on s’occupe de l’entretien de nos motos"
"Nos motos sont bien entretenues. Payer 50 euros pour un contrôle visuel, c'est non et ce sera toujours non, affirme Denis Chaimbault, coordinateur de la Fédération Française des Motards en Colère de Loire-Atlantique.
Le contrôle technique n’a aucune utilité et ne servira pas à faire baisser l’accidentologie moto. Moins de 0,3% des accidents motos sont dus à une défaillance moto.
Denis ChaimbaultCoordinateur de la Fédération Française des Motards en Colère de Loire-Atlantique
"Dans 3% des cas, les infrastructures sont une cause première d’accident et dans 30% des cas, elles sont une cause secondaire ou tertiaire", assure-t-il.
Reportage de Carla Butting, Nathan Filiol et Nathalie Saliou-Tendron
Plusieurs fois reportée, la mesure devrait être appliquée à partir de septembre 2023. Pour l'heure, les centres de contrôle ne sont pas encore adaptés aux motos et leurs contrôleurs n'ont toujours pas été formés.