Dernier jour de vote pour le budget 2025 de la région Pays de la Loire. Une centaine de manifestants se sont de nouveau réunis devant le conseil régional pour dire "non" aux coupes budgétaires de 82 millions d'euros annoncé par Christelle Morançais. Malgré le peu de doute sur l'issue du scrutin...
"La CGT, tous ensemble, aux syndicats, on va casser le patronat, on ne s'arrêtera jamais, jamais… jamais !" En chœur, la centaine de manifestants réunis devant l'hôtel de région ce matin du 20 décembre continue de marquer son opposition au vote du budget 2025 de la région Pays de la Loire, en particulier aux coupes budgétaires de 82 millions d’euros annoncées par Christelle Morançais.
Les acteurs du monde culturel et associatif se sont rassemblés de 8 h à 13 h, heure à laquelle le vote a eu lieu. Bien qu'un résultat en faveur des mesures était prévisible, les différents secteurs touchés par la suppression des subventions de la région ont tenu à se mobiliser coûte que coûte.
“On n'a pas d’avenir... On fait tout ce qu’on peut pour montrer qu’on est là”
Luna et Nolan sont là depuis 8h30 ce matin, tous les deux en service civique au sein de l’association PaQ’la Lune, ils craignent pour leur avenir : “Actuellement, il y a des votes qui sont faits pour couper tous les budgets au niveau de la culture. On n'a pas d'avenir, donc on fait tout ce qu'on peut pour montrer qu'on est là et essayer de faire reculer ce truc-là”.
Ils ajoutent : “Ce n'est clairement pas une question mathématique de faire cette baisse dans le budget, c'est clairement une question politique. Ça en dit long sur la prise en compte de ces milieux-là, de la part de Christelle Morançais… On n'a pas envie de changer de métier, parce qu'il y a des choix politiques qui sont faits à notre égard”.
Se rassembler pour se sentir moins seul
Devant l’hôtel de Région, Marylou Couvreur Delaitre et Élodie Retière se sont également réunies pour manifester. Toutes deux se décrivent comme "comédienne, syndiquée à la CGT Spectacle, mère et citoyenne". C’est pour ces quatre statuts qu’elles sont là "présentement dans la lutte".
Une présence pour ne pas se sentir seules et pour organiser les luttes de demain.
"J'entends beaucoup de gens dire : ‘Ça ne sert à rien d'aller manifester’. Mais en fait, être là, être tous ensemble, on dit ça, il y a aussi de la joie dans la lutte. On est rassemblés, et du coup, on se sent moins seuls. Et c'est à plusieurs qu'on va faire des choses. Les premiers militants, au sortir de 39-45, ils n'étaient pas très nombreux. Et pourtant, des luttes incroyables ont été menées", affirme Élodie.
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Casquette CGT sur la tête, Marylou revient sur la présence des élus de gauche en début de matinée.
"On a quand même eu des députés qui sont passés ce matin. On leur fait du bien aussi. Parce que c'est horrible, ce qui se passe à l'intérieur. C'est du soutien mutuel, en fait. Nous, on leur fait du bien, parce qu'ils ont des paroles à porter. Les députés, ça porte aussi la parole du peuple. Quand on sait qu'on est aussi d'accord, qu’il y a quand même un tiers des gens qui étaient contre ce budget, ça leur fait du bien de savoir qu'on est là”.
Richard Fournier est directeur du Plongeoir, le Pôle National Cirque au Mans, ces coupes budgétaires de la région ça représente "moins 100 000 euros pour le Plongeoir". Ce vendredi matin, il était présent devant l’hôtel de Région, mais c’est aussi dans leur ville que lui et son équipe manifestent leur opposition.
"Pour nous, c'était important d'être là. On a accompagné les trois mouvements. On se mobilise aussi au Mans et dans le département de la Sarthe avec l'ensemble des secteurs concernés. Parce que si ça impacte la culture, ça impacte aussi la solidarité, l'égalité femmes-hommes, le sport, etc. Et donc, c'est tout un écosystème avec lequel nous travaillons également dans nos territoires”.
Les résultats du vote sont tombés en fin de matinée : 64 pour, 27 contre, et 3 abstentions. La lutte continue malgré tout : une réunion intersyndicale et intersectorielle est prévue début janvier par la CGT Spectacle.
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