Mort de Steve : un commissaire et l'ex directeur de cabinet du préfet comparaîtront devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire

Le parquet de Rennes a rendu ce 30 novembre son réquisitoire définitif à propos de la noyade mortelle de Steve Maia Caniço en 2019. Il demande le renvoi devant le tribunal correctionnel d'un commissaire qui assurait la sécurité du quai Wilson le soir du drame et du directeur de cabinet du préfet de l'époque.

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Le procès dans l'affaire de la mort de Steve Maia Caniço approche. Ce 30 novembre, le tribunal judiciaire de Rennes a rendu son réquisitoire définitif concernant la noyade mortelle de l'animateur scolaire à Nantes le 22 juin 2019.

Pour arrêter son réquisitoire, le ministère public s'est basé sur deux types de fautes. Celles "commises dans le cadre de la préparation de la fête de la musique, et plus spécifiquement l'absence de mise en place d'un barriérage sur l'ensemble du quai Wilson", ainsi que celles "

commises dans la conduite de l'intervention de police sur le quai Wilson, et plus spécifiquement l'usage de grenades lacrymogènes par les forces de l'ordre".

Usage controversé des lacrymos

En ce sens, le parquet demande le renvoi devant le tribunal correctionnel de Grégoire Chastaing, commissaire qui assurait ce soir-là la direction du service de surveillance générale de la fête de la musique, fonction qu'il assurait déjà lors des trois éditions précédentes.

Le ministère public lui reproche d'avoir choisi de continuer de progresser sur le quai Wilson et d'interpeler les fêtards "sans prohiber immédiatement l'usage des armes important qui avait lieu, alors même que les investigations permettaient de démontrer que d'autres solutions étaient possibles, notamment celle d'un repli." 

Le parquet déplore de même l'usage de grenades lacrymogènes sur ce lieu particulièrement accidentogène, en bord de Loire.

Alors que la note de service 365T/2019 du 20 juin 2019 mentionnait que "sauf nécessité absolue, l'emploi des moyens lacrymogènes ne pourra se faire que sur instruction expresse du directeur du service d'ordre", il était établi que de nombreuses grenades lacrymogènes avaient été utilisées par les effectifs placés sous sa direction dès 4h31, moment où Steve MAIA CANICO se trouvait encore sur la partie du quai non protégée par un barriérage et étant rappelé qu'une grenade lacrymogène de type MP7 peut couvrir une zone allant jusqu'à 1 000 m².

Philippe Astruc

Procureur de la République de Rennes, par communiqué

Une organisation défectueuse

Yohann Mouygenot, ancien directeur de cabinet de Claude d'Harcourt, préfet de Loire-Atlantique à l'époque, comparaîtra lui aussi devant le tribunal correctionnel.

Le parquet estime qu'il disposait des pouvoirs de police administrative dont disposait le préfet et "avait une parfaite connaissance tant de la situation spécifique du quai Wilson et des risques inhérents qui en découlaient que de l'implantation qui aurait lieu de nombreux murs de son sur ce quai lors de la fête de la musique 2019," juge le parquet de la capitale bretonne.

L'ancien conseiller, ayant participé à la préparation de la fête de la musique et favorisé l'installation d'un mur de son quai Wilson [là où Steve Maia Caniço est tombé, ndlr], était, selon le parquet de Rennes, pleinement conscient du risque de chute dans la Loire, un canot de la SNA ayant même était engagé pour éviter le risque de noyade.

"Aucune décision n'avait été prise quant à la sécurisation du quai Wilson et la pose d'un barriérage provisoire sur la partie du quai qui n'en disposait pas," conclut-il.

Le préfet devenu témoin assisté

Initialement mis en examen dans cette procédure comme les deux hommes cités précédemment, l'ex-préfet Claude d'Harcourt avait sollicité un recours afin d'annuler sa mise en examen, requête finalement acceptée par le parquet.

L'ancien haut-fonctionnaire est placé sous le régime de témoin assisté, au même titre que la maire de Nantes Johanna Rolland, Thierry Palermo, Erwan Guillambert, Gilles Nicolas et Nicolas Renaud.

Steve Maia Caniço, animateur scolaire de 24 ans, avait disparu lors de la fête de la musique, dans la nuit du 21 au 22 juin 2019. Tombé dans la Loire après une opération policière engagée pour faire cesser une soirée électro en bord du fleuve, son corps avait été repéché sans vie le 29 juillet 2019.

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