La porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a visité ce 30 janvier à Nantes plusieurs structures d'accompagnement des réfugiés. Alors que la ville de Nantes fait face à un afflux de migrants, elle a défendu une politique concertée entre l'Etat et les collectivités locales.
Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement, a choisi ce 30 janvier de rencontrer des associations œuvrant pour l'insertion professionnelle et sociale des réfugiés. Après une visite au marché d'intérêt national de Nantes (MIN) où elle a rencontré des membres des associations du Secours Populaire et du Comptoir des Alouettes, elle a échangé avec les membres d'Empowernantes, structure engagée dans des actions de bénévolat, en particulier dans l'apprentissage de la langue française.
Si sa visite se voulait orientée vers des actions concrètes en faveur de l'intégration des réfugiés, elle a cependant convenu que la situation des réfugiés dans la métropole nantaise était particulièrement difficile, soulignant que les structures d'hébergement étaient débordées par l'afflux de migrants tout en mettant en avant les efforts de l'Etat.
Un déficit de logements
"Dans la région on a très fortement augmenté le nombre de places d’accueil, on est passé de moins de 1000 à 5000. C’est en quelque sorte une course contre la montre... Lorsque des gens nous demandent l’asile, on doit pouvoir de manière inconditionnelle répondre à cette demande d’asile. On doit aussi pouvoir dire à ceux qui ne relèvent pas du droit d’asile qu’il faut les raccompagner", a-t-elle expliqué.
Elle a également pointé le déficit de logements dans la métropole nantaise estimé à 4000, et le manque de construction de nouvelles habitations, soulignant "une double difficulté : d’un côté une population spécifique, fragile qui est celle des migrants qui doit pouvoir être accompagnée et de l’autre des gens attirés par une métropole dynamique, économiquement parlant. On doit gérer ce déficit de logement à l’échelle métropolitaine mais aussi à l’échelle régionale."
La question qui fâche
Dans un communiqué, la maire de Nantes, Johanna Rolland, interroge la porte-parole du gouvernement sur l'urgence à trouver des solutions d'hébergement pour les familles, les mères avec de jeunes enfants en grande précarité."Aujourd'hui, faute de place et de coordination du dispositif national d'accueil, les demandeurs d'asile se trouvent très nombreux sans hébergement pendant de longues semaines ou mois. Certains réfugiés ayant un titre de séjour n'ont d'autres solutions que de dormir dans des campements et/ou bidonvilles. Cette situation est indigne d'une démocratie", écrit Johanna Rolland.
La maire de Nantes a profité de la visite de la porte-parole du gouvernement pour réitérer sa demande de remboursement des frais engagés par la ville de Nantes, 10 millions d'euros, lors de l'évacuation du square Daviais. En septembre 2018, près de 800 migrants avaient été pris en charge par la municipalité.
Renvoyant à la réponse du Premier Ministre en date du 29 novembre 2018, Sibeth Ndiaye a souligné "une décision unilatérale". "Quand on est mis devant le fait accompli par une décision qui n’a pas été concertée avec l’Etat, on se retrouve dans cette situation-là" a-t-elle précisé, argumentant en faveur d'une collaboration coordonnée entre l'Etat et les collectivités locales.