Notre-Dame-des-Landes - jour 3 - reprise des expulsions sous les gaz et les grenades

Tôt ce jeudi matin et sous fortes tensions les gendarmes ont repris les opérations d'expulsion à Notre-Dame-des-Landes, répliquant par des grenades lacrymogènes et de désencerclement aux projectiles de zadistes déterminés. Plus de 300 personnes ont rejoint mardi le mouvement. 

Les gendarmes sont arrivés vers 06H30 dans la zone où se sont concentrés mardi les heurts, non loin de la D281, la route dite "des chicanes", entre les "Fosses noires" et les "Vraies rouges". Des affrontements ont éclaté vingt minutes après sur la route des Fosses noires qui jouxte les lieux, perpendiculaire à la D281. Les gendarmes ont répliqué aux projectiles lancés par un groupe de quelque 70 zadistes par des tirs de grenades lacrymogènes et de désencerclement.

Les zadistes se sont positionnés derrière l'une des barricades de 2 à 3 mètres de haut constituées de palettes, taules et débris de bois, qui sont apparues dans la nuit sur cette route. Ils ont ensuite mis le feu à une barricade. Un petit fossé a également été creusé. Un hélicoptère survole la zone tandis qu'un convoi d'une vingtaine de fourgons de gendarmerie s'est positionné sur la D281. "On a atteint nos objectifs lundi et mardi et aujourd'hui on attaque la suite", a indiqué une source proche du dossier.

Tensions croissantes


Au troisième jour de l'opération d'expulsion sur la ZAD, les tensions s'accroissent sur le terrain face à l'ampleur des destructions, amenant des opposants historiques à battre le rappel de leurs soutiens et laissant craindre un durcissement des affrontements. Le 17 janvier, en mettant fin au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, le Premier ministre Édouard Philippe avait promis d'éradiquer la "zone de non droit". L'opération d'évacuation démarrée lundi est la première d'ampleur depuis l'"opération César" à l'automne 2012, qui avait viré au fiasco malgré la mobilisation de plus d'un millier de gendarmes et policiers.


"Stratégie de tri" 


L'intervention pourrait "durer jusqu'à la fin de la  semaine", selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a mobilisé près de 2.500 gendarmes pour cette opération. Malgré les tensions liées à l'opération massive des deux derniers jours, mardi soir Mme Klein a assuré que "le dialogue n'est absolument pas interrompu. Il reprendra, je l'espère, aussi vite que ce sera possible".


Incompréhension des soutiens​



En détruisant les lieux de vie installés autour de la D281, l'ex-route "des chicanes" qui traverse la Zad et où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport en janvier dernier, les gendarmes on détruit au passage des projets agricoles collectifs.

L'Acipa a exprimé sa colère devant l'importance de l'opération: "Si ce soir (mardi), la préfecture ne retire pas ses troupes, c'est la mobilisation générale", a annoncé Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport.


"L'intervention des forces de l'ordre avait été présentée comme ciblée, ne concernant que les personnes refusant toute tentative de légalisation de leur présence: la réalité démontre qu'il s'agit d'une attaque contre toutes ces alternatives locales, collectives et de défense d'une agriculture paysanne et durable", a dénoncé dans un communiqué, Europe Écologie les Verts (EELV). Invité de LCP Yannick Jadot a été clair. 


Lettre ouverte

Le Comité du canton de la Chapelle-sur-Erdre a également envoyé une lettre ouverte hier soir à la préfète lui rappelant " Nous aspirons au retour rapide à une situation apaisée ; celui-ci peut passer par la protection des lieux engagés dans des projets positifs pour le territoire, agricoles et autres. Qui aurait à gagner à ce que les affrontements perdurent et s’accentuent ?"

Et en début de matinée l'accès par la  D81 était bloqué.  

 

Bilan humain

Il est fait état d'une trentaine de blessés, mardi soir soir, parmi les opposants, dont 2 deuxgraves évacués au CHU. Les autres ont été pris en charge par leur propre équipe médicale sur place sur la ZAD. Du côté des gendarmes, depuis le début de l'opération, une vingtaine ont été blessés, dont 4 mardi par leur propre grenade.  

Le soleil a remplacé la pluie des premiers jours mais le face à face est très tendu comme l'observe notre équipe sur place. +


A La mi journée reportage de nos équipes sur place 

 

A l'Assemblée Nationale


Le premier ministre Edouard Philippe répond à la député de Loire-Atlantique Valérie Oppelt ce qu'il compte faire à Notre-Dame-des-Landes.  
 


 



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