Avec 16 847 spectateurs, le premier match des Canaries au stade de la Beaujoire a été marqué par une affluence record. Un engouement que le club souhaite pérenniser.
Alors que les garçons du FC Nantes se reposaient le temps de la trêve internationale, les féminines foulaient pour la première fois la pelouse du stade de la Beaujoire samedi 12 octobre. Devant près de 17 000 supporters (sur 35 322 places), les Canaries y ont déballé un jeu aussi propre que proactif face aux joueuses du Paris-Saint-Germain.
Poussées par leur public, les Nantaises, tout juste promues de deuxième division, ne sont pas passées loin d'accrocher les Parisiennes. "On s'est fait surprendre dès le départ... C'est là qu'on voit que les filles du PSG ont de l'expérience, mais on n'a pas démérité", analyse Bruno Ignace Barbé, supporter des Jaunes et Vertes depuis la création de la section en 2012.
Le speaker et le public sont déjà très chauds ! pic.twitter.com/sbLjcbMWSz
— Anna Carreau (@annacarreau) October 12, 2024
D'habitude, Bruno assiste aux matches des Canaries en bord de pelouse, au Stade Marcel-Saupin. Appareil photo à la main, il immortalise les buts, les tacles et toutes les autres belles actions des Nantaises depuis une dizaine d'années. Ce samedi soir, installé dans les tribunes de la Beaujoire, au milieu de milliers d'autres spectateurs aux couleurs du club, le photographe était ému : "L'ambiance était dingue. C'était une liesse populaire et elle le méritait", raconte-t-il.
Cinquième meilleure affluence
Bruno assure que l'engouement pour les féminines du FC Nantes n'est pas que l'affaire d'un soir. Il faut dire qu'elles deviennent habituées à battre les records en termes d'affluence. En D2, le club comptait déjà plus de spectateurs que certains clubs de première division.
Les joueuses ont même leur propre groupe de supporter, la Brigade F qui anime chacun de leur match à domicile entre chants, tambours et agitation de drapeaux. "On arrive à Saupin avec tout ce qu'il faut pour faire du bruit : mégaphone, trompette...", détaille Will Bless, membre du groupe.
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Mais c'est samedi soir que les supporters Jaune et Vert ont véritablement marqué l'histoire en devenant la cinquième meilleure affluence de première division féminine. "Les gens se sont greffés à nous pour chanter, c'était incroyable", raconte Will Bless.
Et si l'on occulte les affiches opposants le PSG aux indétrônables joueuses de l'OL, ils prennent la tête du classement. "Ç'a été une très bonne surprise", admet Nathalie Quérouil, community manager des Canaries.
On voulait faire comprendre que ne pas venir à ce match, c'était rater quelque chose d'historique
Nathalie QuerouilCommunity manager du FC Nantes féminin
Cette date du 12 octobre, tout le FC Nantes féminin l'avait coché dans le calendrier. "On avait hâte, on voulait faire jouer les filles à la Beaujoire devant du monde, mais c'était un défi", assure Nathalie Quérouil. Pour réussir à remplir le stade de la Beaujoire autant que possible, elle a misé sur une campagne de communication minutieuse et préparée.
"On voulait faire comprendre que ne pas venir à ce match c'était rater quelque chose d'historique", raconte-t-elle. C'est donc à coups de vidéo sur les réseaux sociaux et de partenariat avec la Ligue de Football des Pays de la Loire que la chargée de communication a tenté de convaincre le plus grand nombre. "On a même utilisé les réseaux sociaux du FC Nantes masculin pour promouvoir le match", détaille-t-elle.
Remplir Marcel Saupin
Quatre jours après le coup d'envoi de ce désormais match historique des Jaunes et Vertes, Nathalie Quérouil confie que la joie d'avoir réussi à fédérer autant de personnes continue d'animer les vestiaires du FC Nantes féminin."Mais il va falloir commencer à passer à autre chose et à travailler sur la fidélisation des supporters", fixe-t-elle.
Une chose est sûre, on ne reverra pas 17 000 supporters encourager les Canaries tout de suite. "Ouvrir un stade comme celui de la Beaujoire ça coûte au moins 50 000 euros, précise Nathalie Quérouil. Samedi, on était forcément déficitaire parce qu'on a vendu près de 6 000 places à 5 euros, le reste était des invitations ou des places gratuites pour les abonnés du stade".
La grosse différence avec le football masculine est que les joueuses sont plus accessible que les joueurs
Nathalie QuerouilCommunity manager du FC Nantes féminin
Pour, l'heure les joueuses de Nicolas Chabot vont retrouver le stade Marcel Saupin dont l'affluence ne peut pas dépasser les 2 000 personnes. "Notre objectif, maintenant, c'est de remplir Saupin à chaque match. On a envie de se sentir en galère parce qu'on n'a pas assez de place", appuie la community manager.
Pour y parvenir, Nathalie Quérouil parie sur la création de lien et de complicité avec le public. "On ne veut pas faire un one-shot. Donc, on va continuer à faire des petites vidéos où l'on fait parler des joueuses pour montrer que le contact est possible. C'est d'ailleurs la grosse différence avec le football masculin : les joueuses sont plus accessibles que les joueurs", assure-t-elle.
La community manger compte aussi sur le beau jeu des Nantaises : "plus elles jouent bien, plus les gens veulent les voir jouer... c'est logique". Un point sur lequel Bruno Ignace Barbé est plutôt confiant. "Ces joueuses nous font vibrer et c'est ça qu'on aime dans le football, les émotions. Puis, elles montrent qu'il existe toujours un beau football à Nantes", soutient-il, déçu par le jeu actuel de la section masculine.
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