Avec les fortes chaleurs de cet été, les cabinets de paysagistes croulent sous les demandes pour revégétaliser les espaces urbains et tenter de limiter la hausse des températures.
La revégétalisation est à la mode. Avec les fortes chaleurs de cet été, de nombreuses questions sur l'urbanisme et sur la bétonisation des espaces urbains se posent : "Il y a cette urgence à cause de la chaleur et du changement climatique mais aussi pour la qualité de nos espaces de vie", constate Laurence Robert, paysagiste conceptrice.
Le carnet de commande de Terre Ferme, l'atelier de paysagistes où elle travaille, croule sous les demandes avec le réchauffement climatique. Une de leur tâche : tenter de limiter le développement d'ilots de chaleur, nombreux en agglomération.
Dans une ville comme Nantes, en 2020, il y en avait 24 ilots de chaleur recensés par l'Agence d'Urbanisme de la Région Nantaise (AURAN) : "Il y a des matériaux minéraux compacts comme le béton ou l'enrobé qui captent la chaleur. En se séparant d'une partie de ces matériaux au profit de matériaux plus poreux, on peut augmenter la fraîcheur", explique Sébastien Argant, paysagiste concepteur chez Terre Ferme.
L'atelier de paysagistes a mis ses connaissances en pratique dans de nombreux espaces du territoire, et notamment dans le pôle enfance de la commune de Bouvron. Il y a 7 ans, le cabinet a remplacé une grande partie des sols bétonnés par des copeaux de bois, qui conservent donc moins la chaleur.
10 degrés d'écarts entre l'enrobé et les copeaux de bois
"Quand on pose sa main sur l'enrobé qui reste dans cette école, on ressent tout de suite la chaleur. La température peut baisser de 10 degrés par rapport au sol sablé et aux copeaux de bois, juste à côté mais bien plus isolants", détaille Sébastien Argant.
Dans cet atelier de paysagistes en particulier, le nombre de chantiers a doublé en seulement deux ans. Une conséquence certaine du réchauffement climatique et des vagues de chaleurs qui s'enchaînent partout dans les Pays de la Loire. Selon le dernier rapport du GIEC, plus d’1/10 des sols de la région sont artificialisés.