Francis Hallé, botaniste et défenseur des forêts primaires était à Notre-Dame-des-Landes ce week-end pour soutenir le projet "Les Noues Qui Poussent"». Objectif : préserver un espace de 60 hectares, dont 80% de zones humides afin d’y maintenir et développer la biodiversité.
Le coup d’envoi du projet environnemental et agricole "Les Noues Qui Poussent" a été donné ce samedi 5 juin. Porté par les membres des Naturalistes En Lutte (ENL) et les habitants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, il vise à protéger une zone de 60 hectares, situé sur les communes de Vigneux-de-Bretagne et Notre-Dame-des-Landes.
Sur cette zone humide à 76%, préservée de toute activité humaine depuis 10 ans, l’objectif du projet est triple explique les naturalistes. "Protéger et accroître la diversité des habitats écologiques de la zone, développer des activités pédagogiques autour de la biodiversité et développer des expérimentations en agro-écologie associées aux enjeux naturalistes".
Séduit par le projet, Francis Hallé, spécialiste des forêts primaires, leur a apporté son soutien.
Si cela marche bien, et c’est déjà bien parti, vous aurez là une sorte de vitrine où les gens des environs vont venir voir ce qu’il faut faire pour retrouver une forêt.
"J’ai toujours en tête la forêt primaire de Pologne de Białowieża: il y a des centaines de milliers de personnes du monde entier qui viennent la voir", explique Francis Hallé.
"C’est une vitrine. Ce n’est pas la forêt de Białowieża elle-même qui va sauver la biodiversité ou lutter contre le changement climatique, mais c’est une démonstration de ce qu’il est possible de faire. C’est pareil ici", poursuit Francis Hallé, qui a lancé le projet fou de recréer une forêt primaire en Europe de l’Ouest d'environ 70 000 hectares, soit sept fois la surface de Paris.
Si l’échelle de Notre-Dame-des-Landes est bien plus petite, l’expérimentation envisagée rejoint les mêmes convictions, préserver la biodiversité, contribuer à la régulation et à la qualité de l’eau tout en intégrant des pratiques agricoles respectueuses de l’environnement.
L’accent est également mis sur la transmission et la pédagogie avec "des temps d’apprentissage sur le terrain à travers des chantiers participatifs, l’étude des disciplines naturalistes et l’échange de connaissance sur le vivant, le sol et les pratiques agricoles compatibles avec le milieu".