Samedi 31 Mars, c'était la fin de la trêve hivernale. Zadistes, exilés, migrants, précaires, près de 1000 personnes, se sont retrouvées sur la place du Commerce à Nantes pour un banquet, puis pour une manifestation. Ils répondaient à l'appel à "prendre la rue contre les expulsions" du 31 Mars.
Le dossier des expulsions est un dossier brûlant à Nantes. Cet hiver, il y a eu celui des migrants délogés. Et il y a actuellement, plusieurs squats ainsi que l'ancien Ephad de la rue Sibille où une centaine de migrants a pu trouver refuge avec l'accord de la municipalité. La ville qui, hier, a annoncé que l'Etat avait accepté, à sa demande, de transformer ce lieu en centre d'hébergement d'urgence de 100 places.
Des zadistes qui refusent de partir
Depuis le 17 janvier, jour de l'abandon du projet de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement n'a pas caché son intention d'évacuer les éléments les plus radicaux des zadistes. Donnant comme limite, à ceux qui souhaitent régulariser leur situation sur place, la fin de la trêve hivernale. Passé ce délai on procédera à des expulsions. Le problème est que peu de zadistes ont présenté un projet agricole, car la majorité revendique une gestion collective du territoire. D'où le bras de fer qui s'annonce.
Selon les avocats des occupants, une évacuation massive ne serait pas légale. les procédures d'expulsions devront se traiter au cas par cas. Mais sur place on se prépare à une éventuelle intervention. Dès lundi une vingtaine de chantiers feront appel aux bénévoles pour bâtir des hangars et des serres. Le but étant de réunir un maximum de monde pour s'opposer aux expulsions.
La manifestation du 31 Mars
Le cortège avait prévu de rejoindre l'ancien Ehpad situé rue Sibille, qui abrite des migrants, et de réaliser une "action symbolique pour affirmer leur attachement à ce lieu". Mais très vite l'ordre est donné par la préfecture de bloquer au cortège, l'accès à la rue Sibille..
Photographies de la manifestation signés Constance Meyer et Eléonore Duplay
Le cortège s'est alors recentré à Bouffay et les coordinateurs ont donné l'adresse de l'Ephad afin que chacun s'y rende individuellement. Après cela, vers 16h15, la manifestation a semblé se disperser. Des groupes se dirigeant vers la rue Sibille.
Vers 17h15 l'arrivée de policiers en civils et de nombreux cars de CRS voulant dégager le quartier a entraîné une certaine tension.
► reportage de nos équipes sur place