À quoi ressemble la journée type d'un volontaire du SNU, service national universel, trois ans après le lancement du programme ?

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3 ans après le lancement du SNU, qui s'inspire du service militaire, à quoi ressemble une journée type pour les volontaires ? ©France Télévisions - Cyril Dudon

C'est l'une des mesures importantes du mandat d'Édouard Philippe. L'ancien Premier Ministre, avait lancé en 2019 le service national universel, un service militaire qui n'est pas obligatoire.

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Dans un lycée de Guérande, en Loire-Atlantique, chaque journée commence de la même manière : un rassemblement en uniforme, une posture militaire, semblable aux cérémonies patriotiques françaises.

"C'est particulier, les premiers jours ça peut être compliqué, mais il faut prendre le temps de s'y habituer", explique une volontaire du service national universel.

Un encadrement par des professionnels

Au programme ce jour-là, des ateliers pratiques sur la sécurité intérieure. Le tout encadré par des professionnels, qu'ils soient en activité ou retraités.

On a une image préconçue de ce qu'est un gendarme, de ce qu'est un uniforme. J'espère que ce SNU permettra de montrer qu'on peut donner des informations, que nous ne faisons pas que de la répression, mais aussi de l'éducation.

Jean-Paul Remaud

Gendarme réserviste retraité

Pour cette session, 115 lycéens volontaires sont venus de trois régions différentes : la Normandie, les Hauts-de-France et le Grand Est.

Ils passent tous ensemble 12 jours consécutifs, loin de chez eux, sans tabac et avec un usage très restreint du téléphone portable.

Un séjour gratuit pour les volontaires

Pour les transports, le logement, la nourriture et les loisirs, tout est pris en charge pendant le séjour. Un moyen de s'occuper et de se dépayser : "Je ne sors pas souvent, ça permet de changer mes habitudes, hier, on a fait du vélo par exemple, je n'en avais pas fait depuis cinq ans", raconte un autre volontaire.

Après ce séjour, une mission d’intérêt général, plus longue, leur est proposée. À la clé, une valorisation sur ParcourSup et le passage du code de la route offert.

Une future généralisation ?

Dans le département Loire-Atlantique, 80% de ces volontaires poursuivent leur formation. Emmanuel Macron doit se prononcer bientôt sur une possible généralisation du projet.

"Généralisation ne veut pas dire obligation. Elle permettrait à tous ceux qui le souhaitent de faire le SNU à la place de la journée d'appel", explique Jérôme de Micheri, chef du service départemental jeunesse et sports Académie de Nantes et organisateur du séjour.

Encore faut-il trouver des locaux d’accueil, du personnel encadrant et le financement global. Si cette généralisation se concrétise, le Service national universel coûterait autour de 2.000 € par jeune.

L'année dernière, le SNU a intéressé seulement 32 000 jeunes en France. Pour contrer ce manque de succès, le gouvernement réfléchit à mettre en place un stage de 12 jours, sur le temps scolaire, pour les lycéens.

"Le SNU est une chance"

Un stage déjà critiqué par les syndicats, mais que Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et du SNU, invitée du 19/20 de France 3 Pays de la Loire le 25 mai, défend : "Le SNU est une chance, qui permet une mobilité et qui reste sur la base du volontariat."

Ce sera aux professeurs et aux établissements de déposer des candidatures, une mission supplémentaire qui entrerait dans le "Pacte enseignant" : "Il est un peu tôt pour parler de rémunération, mais évidemment quand un enseignant va plus loin que ses missions, il faut l'accompagner et le reconnaître", poursuit la secrétaire d'État.

Un système de récompense également appliqué aux volontaires, âgés de 15 à 17 ans, en participant au SNU, leur dossier serait valorisé sur ParcourSup : "Je crois que c'est indispensable de reconnaître l'engagement, je trouve ça très bien que cela soit valorisé et que cela compte dans ParcourSup."

Un SNU à 2 milliards d'euros par an selon le Sénat

Les négociations entre le gouvernement et les organisations syndicales à propos du Service National Universel viennent tout juste de commencer. L'opposition politique est également très critique envers ce projet.

C'est le cas de Clémence Guetté, députée de la France Insoumise qui a partagé sur Twitter sa crainte que "les lycéens qui ne feront pas le SNU soient désavantagés."

Au début du mois de mars, le Sénat a publié un rapport expliquant que malgré la popularité du SNU chez les jeunes, sa généralisation couterait près de 2 milliards d'euros par an au gouvernement.

Cela poserait aussi de nombreux problèmes logistiques, avec l'accueil potentiel de plus de 800 000 jeunes lycéens, bien loin des 32 000 volontaires de l'année dernière.

(Reportage de Juliette Poirier et Cyril Dudon)

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