Jugé pour violences, vol de véhicules et ivresse au volant, à 19 ans, il est aussi soupçonné d'avoir braqué une vieille dame

Un jeune de 19 ans soupçonné d'être impliqué dans le récent vol des bijoux d'une vieille dame à Châteaubriant (Loire-Atlantique) et l'extorsion du code secret de sa carte bancaire a été condamné ce mardi 1er octobre 2024 par le tribunal correctionnel de Nantes pour toute une série d'infractions antérieures.

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Le jeune homme avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 25 septembre dernier, dans l'attente de son procès à la fin du mois pour ce vol.

Jusqu'alors hébergé par son frère à Châteaubriant, ce jeune qui était inconnu de la justice avait certifié lors de l'audience du 25 septembre 2024 vouloir "quitter définitivement" la ville.

Il avait justifié sa demande de remise en liberté par le fait qu'il avait été "agressé en détention" et qu'il avait "reçu des coups par un codétenu".

Le prévenu a aussi "une maladie rare qui a mis beaucoup de temps à être détectée", selon son avocat Me Aristote Toussaint. "Le diagnostic a été posé au CHU de Nantes par un généticien en 2022 ou 2023", avait confirmé la mère de ce jeune homme qui a eu "des aides à l'école" quand il était enfant. "Il a 19 ans mais il a un niveau CE2", avait complété cette restauratrice devant les juges.

Me Aristote Toussaint avait donc demandé au tribunal de "ne pas laisser un enfant de niveau CE2 avec deux autres individus entre quatre murs à [la maison d'arrêt de] Carquefou".

Le tribunal avait fait droit à sa demande, en plaçant le jeune homme sous contrôle judiciaire et en lui faisant interdiction de quitter le domicile de sa mère à Armaillé (Maine-et-Loire) entre 21h et 7h du matin.

Il lui avait aussi été fait interdiction de paraître à Châteaubriant et de recontacter son coprévenu et leur victime jusqu'à la date de leur procès.

Aucune "abolition du discernement" selon un psychiatre

Ce jeune et son complice - qui avait été placé pour sa part d'emblée sous contrôle judiciaire alors qu'il avait pourtant six condamnations à son casier - auraient retiré 700 € aux distributeurs automatiques de billets (DAB) des banques LCL et Société générale, le 21 août 2024, avec la carte bancaire de la vieille dame de Châteaubriant.

Le procureur de la République s'était opposé à cette demande de remise en liberté : ces faits de vol et d'extorsion sont "loin d'être anodins". "Il peut paraître un peu emprunté, mais, sur les images de vidéosurveillance, quand il descend la rue avec la carte bancaire de la victime à la main, il semble beaucoup plus décidé", avait argumenté le magistrat.

Une expertise psychiatrique avait effectivement rejeté toute "abolition du discernement" chez ce jeune, tout en notant une "déficience intellectuelle franche" avec des "troubles mnésiques" et une "consommation d'alcool festive".

Le psychiatre avait finalement plutôt "suggéré une curatelle" pour ce jeune qui est dans "l'incapacité à s'extraire du présent" mais qui "connaît l'interdit du vol".

Ce mardi 1er octobre 2024, le jeune homme de 19  ans a donc été jugé libre pour toute une série d'infractions antérieures : il lui était reproché le vol d'une Clio et des clés de contact d'un "ami", le 11 mars 2023, à Ombrée-d'Anjou (Maine-et-Loire).

Il avait circulé avec cette voiture "en état d'ivresse manifeste" et "à vive allure et en zigzaguant" sur le parking du magasin Intermarché. Ce jeune de 19 ans avait ainsi "roulé sur les bordures de végétaux" et pris "des ronds-points à contresens".

Il se serait rendu coupable le même jour de violences sur le patron du magasin Intermarché, après avoir été vu dans les rayons en train de transvaser de la vodka dans une bouteille vide d'eau minérale.

Deux semaines de travail d'intérêt général

Le jeune de 19 ans était également jugé ce mardi 1er octobre 2024 pour des violences sur un enfant de 10 ans, toujours à Châteaubriant, quand il avait "voulu éviter une bagarre" le 18 mai 2023 avec un autre enfant qu'il avait présenté comme "son cousin".

Sur les images de vidéosurveillance de la ville, on avait toutefois vu le prévenu "tirer violemment" sa jeune victime et la "plaquer contre une voiture pour que son petit cousin la "frappe", a relevé la présidente du tribunal correctionnel de Nantes à la lecture des pièces du dossier.

Enfin, dans un troisième et dernier dossier, il était reproché au jeune homme de s'être rendu coupable le 24 avril 2024 d'un rodéo motorisé à Châteaubriant au guidon d'une moto volée et d'avoir refusé d'obtempérer aux sommations des policiers municipaux et des gendarmes pour s'arrêter.

Dans ces conditions, le procureur de la République a requis dix mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans, comprenant une obligation de soins en lien avec son problème d'alcool.

Il a aussi demandé 80 heures de travail d'intérêt général (TIG) pour le seul "refus d'obtempérer", un délit qui nécessite une peine distincte, et une interdiction de conduire tout véhicule à moteur durant deux ans.

La juge a finalement condamné le jeune homme à un total de deux semaines de travail d'intérêt général (TIG) ; s'il ne s'y pliait pas, il pourrait purger trois mois de prison.

Sur le plan civil, ce jeune suivi à la Mission locale devra payer 500 € de dommages et intérêts à l'enfant de 10 ans qu'il avait violenté et 800 € pour ses frais d'avocats.

La juge n'a en effet "pas de certitude" sur la réalité du "vol" de la Renault Clio : "l'ami" en question la lui avait "prêtée" au terme d'une "soirée", avait en effet assuré le prévenu lors des débats.

Or, c'est la compagne de cet "ami" qui avait porté plainte pour vol car elle "n'était pas du tout d'accord" pour que leur voiture soit ainsi "prêtée".

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