Le mouvement de protestation contre la réforme des retraites dans les raffineries marque le pas ce vendredi, à la veille du long week-end de Pâques.
Vendredi, après un mois d'un mouvement très suivi, les syndicats de la raffinerie TotalEnergies de Donges ont décidé de suspendre leur grève jusqu'au 13 avril.
"C'est la fin d'un cycle et le début d'un autre. Nous avons pris acte de l'entêtement du président et avons conclu que ce mouvement allait durer sur le temps long", a déclaré Fabien Privé Saint-Lanne, délégué syndical CGT (majoritaire), à la sortie d'une assemblée générale.
"Nous allons être le cauchemar d'Emmanuel Macron, son chewing-gum et nous ne lâcherons rien. Ce n'est pas un échec mais une pause pour reprendre dès la semaine prochaine", a-t-il assuré.
De la lassitude
Les salariés de la raffinerie Esso de Port-Jérôme-Gravenchon, près du Havre, ont également décidé jeudi de reprendre le travail après 19 jours de grève, "par lassitude devant le manque d'écoute du gouvernement qui se fiche de la pénurie d'essence", a déclaré Germinal Lancelin, secrétaire général de la CGT.
Les blocages de la bioraffinerie de La Mède, près de Marseille, et des terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille-Fos, ont également été levés vendredi.
Et là encore, les syndicats affichent leur détermination à poursuivre des actions "sous une forme ou une autre", a expliqué à l'AFP Fabien Cros, délégué et porte-parole CGT du site de La Mède, qui fustige "un gouvernement jusqu'au-boutiste et radical".
"On adapte notre stratégie" car "l'objectif est de durer dans le temps", a renchéri Pascal Galéoté représentant CGT de Fluxel, qui gère les terminaux pétroliers du Grand port maritime de Marseille-Fos.
Du temps pour relancer installations et production
Au plus fort de la mobilisation, et avant les premières réquisitions ordonnées par le gouvernement, aucun carburant ne sortait d'aucune des six raffineries conventionnelles de France vers les stations-service du pays.
Les expéditions de carburant provenant des stocks des raffineries ont progressivement repris, ce qui a contribué à réduire les pénuries à environ 5% des stations au niveau national. Exception notable: la région parisienne, où entre 20 et 40% des stations manquent d'un type de carburant vendredi, souvent du sans-plomb.
Malgré la levée des blocages, il faudra souvent du temps pour relancer les installations et la production.
La raffinerie de Donges, à l'arrêt depuis plusieurs semaines pour des raisons techniques indépendantes de la grève, met par exemple environ huit jours à redémarrer.
Fabienne Béranger avec Agence France Presse