David Samzun, maire de Saint-Nazaire s'exprime dans un communiqué au sujet de l'affaire de soupçons d'abus sexuel qui secoue le conseil municipal et, au-delà, toute la ville.
C'est une affaire trouble dont, à dix mois des élections municipales, le maire socialiste de Saint-Nazaire, David Samzun se serait bien passé.
"Tristesse en premier lieu pour les personnes dont les vies sont exposées sur la place publique. Tristesse bien entendu pour cette équipe que nous formons et avec laquelle nous imaginons tellement de beaux projets pour notre ville. Amertume aussi face à ces accusations qui, indirectement ou non, mettent en cause mes valeurs, ce que je suis, ce à quoi je crois", poursuit le maire de Saint-Nazaire."Tristesse et amertume. C’est ce qui me vient à l’esprit devant la tempête médiatique que nous vivons depuis maintenant une semaine" - David samzun
"Foi en la justice"
"Cette situation m’attriste car j’ai toujours été sincère dans ma démarche de protection des personnes concernées en étant attentif et respectueux de la liberté de la parole et en refusant le plus longtemps possible d’agir à la place des personnes concernées", poursuit l'élu."Mes convictions sont fortes et ma foi en la Justice est entière. Conseillé depuis le début par une avocate investie dans la défense des droits des femmes, maître Cécile de Oliveira, j’ai veillé à ne pas convoquer Gaëlle Betlamini Da Silva dans une procédure judiciaire qu’elle m’indiquait ne pas souhaiter engager. Constatant que ces évocations d’abus sexuels continuaient de circuler au sein de l’équipe municipale, j’ai finalement décidé, en avril dernier, de solliciter la Justice au travers d’une démarche écrite en direction de Madame la Procureure de la République et en lui indiquant me tenir à sonentière disposition", conclut David Samzun.
Plus d'apparitions ni de déclarations publiques
Au vu des récentes expressions de Gaëlle Betlamini Da Silva et de Martin Arnout, et dans le même souci de respect des personnes, le maire souhaite par ailleurs, les préserver des expositions publiques dans le cadre de leurs fonctions."Je leur ai demandé de s’abstenir de toute représentation publique, réunion publique, conférence de presse, réunion partenariale au nom de la Ville de Saint-Nazaire et de poursuivre le mieux qu’ils peuvent l’exercice de leurs délégations au seinde la Mairie, qu’ils ont toujours assumées avec sérieux. Je leur souhaite de trouver aussi le temps pour affronter ce moment douloureux de leur vie, avec leurs entourages et tous les accompagnements nécessaires en pareille situation".
Un feuilleton à rebondissements
Le 13 mai dernier, Martin Arnout portait plainte pour diffamation contre Laurianne Deniaud.
La semaine précédente, la première adjointe l'aurait accusé d'avoir agressé sexuellement une autre élue du conseil municipal. Des propos tenus en l'absence de l'adjoint aux finances, lors d'une réunion des élus socialistes en mairie.
Après la plainte de Martin Arnout, Laurianne Deniaud rétorquait le 31 mai en publiant une lettre ouverte, envoyée à la presse.
Dans cette lettre, Laurianne Deniaud et neuf autres élus de la majorité expliquent que cela fait plus d'un an qu'ils alertent le maire de Saint-Nazaire sur le comportement de l'adjoint aux finances et ''sur un climat de sexisme ambiant et oppressant à la mairie''.
Mercredi 5 juin, Gaëlle Betlamini-Da Silva est sortie, à son tour, de son silence.
"Je suis Gaëlle Betlamini Da Silva, je suis celle qui a parlé. Parler pour survivre, pour trouver aide et soutien. Avant, c’était silence pour préserver ma famille, mes enfants, mon mari. Ne pas les exposer à davantage de souffrance" a lancé l'élue à l'occasion d'une conférence de presse du collectif d'élues de la municipalité.