Yara. Des rejets d'eaux industrielles chargées en azote déversées dans la Loire après une panne électrique sur le site Seveso

Vers 12 h 30, vendredi 29 mars, le site YARA France de Montoir de Bretagne, site Seveso seuil haut, a été confronté à une panne électrique sur le site. Résultat ? Des eaux industrielles chargées en azote ont été rejetées dans la Loire.

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La panne électrique n'a pas duré que deux heures, mais elle a contraint le site Seveso seuil haut à rejeter des eaux usées dans la Loire.

L’exploitant a immédiatement mis en place une cellule de crise interne, a declenché son Plan d’Opération Interne et a ensuite alerté les services de l’Etat

Préfecture de Loire-Atlantique


"L’intervention des équipes de YARA a permis le rétablissement d'une alimentation électrique de secours dès 14 h 25 permettant de réactiver les dispositifs de surveillance (détecteurs, sirènes ...)", précise les autorités.

"Cette situation a occasionné l'augmentation de la pression d'un bac d'ammoniac ainsi que le refroidissement d'un second bac contenant des nitrates d'ammonium. La remise en service du secteur à 15 h 20 a permis la remise en service normal des installations. Le Plan Opérationnel d'Intervention a été levé à 15 h 20", confirme le Sdis 44.

Le site était à l’arrêt avant cet incident. Les stocks d’engrais sont très faibles actuellement.

Cet incident conduit l’exploitant à rejeter des eaux industrielles chargées en azote dans la Loire

Préfecture Loire-Atlantique


La préfecture a demandé "des prélèvements d’eau en Loire et dans les rejets de YARA. Les flux estimés à ce stade par l’exploitant n’amènent pas à craindre de conséquences environnementales au vu des débits du fleuve".

"Le Plan d'opération interne reste activé tant que la situation appelle une surveillance. Les services de l’État restent mobilisés pour le suivi de cet incident", conclut la préfecture.

"Une stratégie de diversion de la préfecture"

"Cet empressement n'est que la partie visible de l'iceberg et cachait une situation beaucoup plus grave. Si panne électrique, il y a eu, elle aurait dû être aussitôt suppléé par la mise en route du groupe électrogène de secours, appareil qui ne démarrera qu'au-delà de deux heures d'essais", s'inquiète Marie-Aline Leclerc pour l'association de riverains AEDZRP.

Cette panne de courant prolongée a donc" fait monter en pression un bac d'ammoniac et
accéléré le refroidissement du bac qui contient des nitrates d'ammonium entraînant une
nouvelle fois le rejet des eaux industrielles dans la Loire", ajoute-t-elle.

À l'heure où l'industriel annonce la transformation de son site et doit fournir une étude sur la mise en sécurité de ses stockages d'ammoniac selon l'arrêté préfectoral du 20 février 2024, le Préfet doit faire preuve de la plus grande transparence

Marie Leclerc

AEDZRP

"Il n'est plus le temps de la conciliation et des informations tronquées. Nous sommes une
fois de plus témoins d'un mensonge par omission de la part de la Préfecture. Les discours lénifiants pseudo rassurants doivent cesser. L’intransigeance constante doit être la règle assortie de sanctions dissuasives quel que soit l'accident relevé ou le site Seveso responsable", réclament les riverains.

Le fabricant d'engrais norvégien a été plusieurs fois épinglé, en juillet dernier, 13 tonnes d’acide sulfurique s'étaient échappées de l'usine.

Contraints par des amendes records, les dirigeants peu enclins à se mettre aux normes ont annoncé en novembre 2023 la fermeture de l'usine de production. Le site sera transformé en une immense plateforme de stockage. 139 emplois sont en jeu.

Le plan B des syndicats présentés par les syndicats a été refusé par la direction. 

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