En avril 2023, les sculptures de la basilique Sainte-Madeleine d'Angers étaient saccagées. L'acte de vandalisme avait été un choc parmi la communauté catholique d'Angers. Les statues reprennent forme, grâce à une restauration minutieuse menée sur place, au sein de l'édifice, et sur les bords de Loire.
À Montjean-sur-Loire, entre Angers et Nantes, dans l'atelier discret au milieu des bois, c'est quasiment un petit miracle qui s'accomplit.
Christine Grenouilleau, restauratrice, a le geste précis et la patience bien aiguisée. Par petites touches, avec douceur et minutie, elle redonne forme à des statues brisées. Elle prend grand soin des morceaux de pierre ou de plâtre soigneusement inventoriés afin qu'ils puissent être réassemblés.
"C'est pour ça que j'ai tout étalé parce qu'il faut y revenir", explique l'artiste.
C'est comme un puzzle. Parfois le soir, on ne s'y retrouve plus et le lendemain matin, hop, on arrive à réajuster des éléments
Christine GrenouilleauRestauratrice de statues
Croix cassées, statues décapitées, autels endommagés
Croix cassées, statues décapitées, autels endommagés, la liste des saccages commis au sein de l'église Sainte-Madeleine d'Angers au printemps dernier est considérable.
L'auteur est un homme de 50 ans pénalement irresponsable. Le travail commence alors pour redonner vie à ce patrimoine religieux du 19ᵉ.
"On a récupéré majoritairement tous les morceaux sauf au niveau des zones d'impacts, là, c'est vraiment parti en miettes et du coup, on a pu les retrouver. Sur ces zones-là et sur les lignes de collages, ont fait des regréages", précise Christine Grenouilleau.
Les parties reconstituées, une fois lustrées, retrouvent leur place dans l'église. Un chantier d'ampleur évalué à plus de 50 000 euros par la Ville, propriétaire de l'édifice.
Il y a eu une vraie volonté dès le lendemain de cet épisode de vandalisme de restituer l'église dans son état le plus rapidement possible.
Céline Mary-BruereChargée du suivi des objets d'arts de la Ville d'Angers
"Une première campagne a été menée dès le mois de septembre pour restaurer des têtes d'anges et de la Madeleine et puis cette phase plus longue menée la restauratrice ensuite sur des éléments plus fragmentaires qui demandent plus de temps de travail en atelier", ajoute Céline Mary-Bruere.
Dans la nef, la restauratrice effectue les finitions. Après le collage ou le rebouchage, tout ou presque sera refait à l'identique.
S'il manque une partie et qu'on ne la connait pas, on ne l'a refait pas. On ne reproduit pas des formes ou des positions dont on n'a aucune trace.
Christine GrenouilleauRestauratrice de statues
Perchée sur son escabeau, la restauratrice brosse la pierre. "Sur la partie que je suis en train de faire, il existe des photos, donc là, on peut refaire, pas de problème", souligne-t-elle.
Pièce emblématique inscrite au titre des monuments historiques, le maître-autel devrait avoir retrouvé sa splendeur en juin prochain. Un soulagement pour les fidèles.
Avec Éric Aubron et David Jouillat
Retrouvez-nous sur nos réseaux sociaux et sur france.tv