En comparution immédiate, un Angevin qui avait participé, samedi 16 mars , à la manifestation des Gilets jaunes à Paris a été condamné à 6 mois de prison avec sursis.
Clément, 23 ans, a été interpellé après avoir jeté une bouteille en verre, tombée au pied des forces de l'ordre, près de la Concorde. "J'ai eu un coup de sang. J'ai lancé la bière en cloche, comme ça. Rester pacifique en prenant ces gaz, c'est assez compliqué", dit ce jardinier paysagiste qui travaille en interim à Angers et gagne moins de 1.000 euros par mois.
Il a été condamné à une peine de six mois de prison assortie d'un sursis mise à l'épreuve. "Il y a une dichotomie terrible entre ce qu'on a vu à la télévision ce week-end et les dossiers présentés", a plaidé son avocat Sylvain Niel.
"Les individus violents sont excessivement bien organisés: ils manifestent en noir, se changent au coin de la rue pour ne pas être repérés, connaissent toutes les techniques pour éviter de laisser leurs empreintes. Ceux qui sont ici n'appartiennent pas à ces groupes-là", a affirmé l'avocat qui a défendu plusieurs prévenus.
1500 affaires jugées depuis le début du mouvement
Le procureur en a jugé autrement, en requérant principalement des peines de prison ferme avec mandat de dépôt. "Je vois un parquet qui prend le relais de la police et du pouvoir politique", a dénoncé un autre avocat, Raphaël Kempf. "On vous demande d'envoyer en prison pour satisfaire une opinion publique".
Depuis le début de cette crise sociale sans précédent, le 17 novembre, et jusqu'au 12 décembre, près de 1.550 affaires ont été jugées en comparution immédiate et ont donné lieu à 354 mandats de dépôt, a indiqué la chancellerie. Environ 40 % des condamnations étaient des peines d'emprisonnement ferme.