La cueillette des pommes commence, dans le Maine-et-Loire, malgré la pluie. Les fruits mûrissent moins vite que prévu. La faute à un été pas si ensoleillé, mais plutôt humide. Exemple dans un verger de Saint-Gemmes-sur-Loire.
"Ces pommes sont trop vertes ! Ce qu'on veut, c'est du rouge", tonne Edith Emereau. La co-gérante des vergers Bellard-Crochet à Saint-Gemmes-sur-Loire (Maine-et-Loire) est très attentive. Ce qui la préoccupe en ce début de cueillette des pommes, c'est la météo.
Après un été plutôt humide et pas vraiment ensoleillé, l'équipe de pomiculteurs doit composer avec la pluie qui tombe sur les 45 hectares de pommiers.
Danger sur les pommes
Pierre-Yves Sanoner, salarié, et Bastien Vigan, apprenti de Bac pro en production horticole, sont sur leurs gardes. Depuis la fin du mois d'août, ils récoltent la pomme Cœur de Reine. Ils doivent se déplacer d'allée en allée, pour vérifier l'état des pommes. "On a du rouge sur ces deux pommes, mais celles-ci tirent un peu sur le jaune. Celle-ci est plus proche de la maturité, donc on peut déterminer ça facilement, à l'oeil nu", explique Pierre-Yves Sanoner.
Leur principale inquiétude : des fruits qui ne sont pas assez vite mûrs. C'est ce qu'a relevé Edith Emereau, co-gérante du verger. "Le sucre a tardé un petit peu à venir, donc on a attendu que l'amidon se transforme en sucre. Là, il a plu, il pleut encore un petit peu : quand les pommes sont vraiment mûres, elles risquent d'éclater. Elles sont matures, il y a de petites fentes qui apparaissent et elles ne peuvent plus se conserver", déplore celle qui fait partie des 4 associés à la tête du terrain agricole.
D'autres fruits pour se diversifier
Ces caprices de la météo ont des conséquences sur la production de pommes. Ce verger du Maine-et-Loire a fait le choix de se diversifier. Cette année, c'est la première fois que ces pomiculteurs cultivent des myrtilles. Une opportunité originale qui vient donc compléter la culture des 13 variétés de pommes présentes sur le domaine.
À l'échelle nationale comme à celle de la région, ces changements climatiques qui entraînent des retombées sur la production de fruits ne sont pas une première. Il y a deux ans, les fortes chaleurs avaient touché d'autres pomiculteurs, dans la Sarthe. Ces producteurs de pommes avaient alors dû récolter leurs pommes deux fois plus rapidement que prévu, pour ne pas les perdre.
Écrit par Toky Nirhy-Lanto avec Marion Naumann