Mort de Thomas à Crépol. Un militant mayennais "tabassé" au cours d’une manifestation d’extrême-droite interdite à Romans-sur-Isère

Après la mort de Thomas, à Crépol, des militants d’ultra-droite ont défilé à plusieurs reprises dans les rues de Romans-sur-Isère. Samedi 25 novembre, l’un des membres de ces groupes identitaires, un jeune Mayennais, a été "tabassé" par des inconnus alors qu’il participait à la manifestation interdite.

Après la mort du jeune Thomas, 16 ans, tué lors du bal de son village, les rassemblements de militants d’ultradroite se multiplient dans les rues de Romans-sur-Isère. Ces groupuscules identitaires ont erré dans les rues de la ville située dans la Drôme une bonne partie du week-end.

Un Mayennais d'ultradroite tabassé

D’après une source policière, ils sont bien décidés à en "découdre" avec les jeunes du quartier de la Monnaie, quartier d’où seraient issus les agresseurs de l’adolescent. Samedi soir, lors d’un nouveau rassemblement, un militant d’ultradroite, originaire de Mayenne, a été "tabassé" par des individus non identifiés, rapporte le préfet de Drôme, Thierry Devimeux. Son véhicule a été "brûlé".

La veille déjà, de vive tensions avaient éclaté alors qu’une centaine de militants identitaires, venus d’un peu partout en France, défilaient cagoulés à Romans-sur-Isère. Les forces de l’ordre, qui ont tenté de disperser le groupe, ont interpellé plusieurs dizaines de personnes. Samedi, 17 d’entre eux étaient toujours en garde à vue.

Une quarantaine d'interpellations

Dimanche 26 novembre, selon la préfecture, une nouvelle manifestation interdite a eu lieu près du quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère, donnant lieu à sept interpellations, toutes conclues par des gardes à vue.

Suspectés d’avoir commis des violences envers les forces de l’ordre, trois de ces jeunes interpellés sont des militants d’extrême-droite, et les quatre autres sont des habitants du quartier. Tous portaient une arme ou une arme par destination.

 Au total, on recense plus d'une quarantaine d'interpellations depuis vendredi. 

Six agresseurs présumés de Thomas en détention provisoire

Samedi, les dix suspects liés aux violences commises à Crépol lors du bal étaient présentés aux juges d’instruction chargés de l’enquête à Valence.

Neuf d’entre eux, dont trois mineurs, ont été mis en examens pour divers motifs, dont "meurtre en bande organisée" et "tentative de meurtre". Trois sont désormais sous contrôle judiciaire, et les six autres ont été placés en détention provisoire.

Les circonstances du meurtre restent floues 

L’enquête n’a pas encore permis de déterminer avec certitude les circonstances de l’agression mortelle qui a fait un mort et huit blessés, dont trois graves à Crépol. Le procureur de Valence met en garde contre "les dénonciations sans preuve", et évoque des violences non préméditées, survenues pour un "motif futile", sans lien avec une appartenance à une "prétendue race, ethnie, nation ou religion déterminée".

Toujours d’après le procureur de Valence, contrairement à ce qu’affirment certains militants d’ultradroite qui évoquent un "racisme anti-blanc", c’est une remarque liée "à une coupe de cheveux" qui aurait déclenché cette violence.

Selon le parquet, neuf des 104 témoins entendus dans le cadre de l’enquête évoquent des propos hostiles "aux blancs" au moment de l’agression mortelle de Thomas.

Une campagne d'intimidation menée par l'ultradroite sur internet

Sur les réseaux sociaux, l’ultradroite continue de mener une campagne virulente, faisant circuler les photos et les noms de ceux qu’ils accusent d’avoir participé au drame de Crépol.

Les images de manifestations interdites sont aussi largement partagées par ces groupuscules sur internet, notamment au travers de groupes de discussion privés sur l’application Telegram.

Dimanche, plusieurs élus de gauche ont dénoncé ces incitations à la violence pour dénoncer "le retour des ratonnades" et "la récupération politique" de ce drame.

Les proches de Thomas, eux, ont organisé une marche blanche apolitique mercredi 22 novembre. Plus de 6 000 personnes ont marché en silence pour honorer la mémoire de cet adolescent tué dans des circonstances encore floues.

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