Questions Ouest :  l'affaire des bébés sans bras

Dans l'ouest du Morbihan, 6 enfants sont nés en 5 ans avec la même malformation. Pourtant les experts mandatés n'ont retenu comme excés de cas que la moitié d'entre eux. Des familles se sentent oubliées et témoignent.

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Lola est une petite fille de 8 ans passionnée par les chevaux. Son bras droit s'arrête au poignet. Une malformation rare, elle concerne une naissance sur 6000. Mais davantage de cas sont recensés en Loire-Atlantique et dans le Morbihan. Autour de Guidel, 6 enfants sont nés sans un avant-bras en quelques années. Alors, dans l'affaire des bébés sans bras, que sait-on, un an après son déclenchement ?

Lola est fière de montrer sa première médaille d'équitation. Depuis l'âge de 3 ans, elle monte à cheval, grâce à des rennes adaptées. La mère de Lola a appris la nouvelle cet été. Les experts mandatés par le Ministère de la Santé ont conclu que la malformation de sa fille est le fait du hasard. Seul un excès de cas à Guidel est retenu. Elle vit pourtant à moins de 20 kms. 


Ma fille est née 5 jours après un des enfants de Guidel. Ce n'est pas un hasard. Avec mon mari on a décidé qu'on en resterait pas là. On va aller au pénal.

Des cas trop nombreux 

A Calan, Lola, est née sans un avant-bras, en 2011. A Guidel, 3 enfants sont concernés entre 2011 et 2013. A Inguinel, il y a aussi Mathis né en 2015. Au Saint, Gaston né en 2015. Au total, en 5 ans, dans un rayon de 20 km, 6 enfants sont nés avec la même malformation. Il y a un an, lors de l'installation du comité d'experts, les autorités promettaient la plus grande transparence. A l'époque ils annoncaient des réunions d'information. Un questionnaire devait être fourni.

Ce questionnaire, Sylvie ne l'a pas reçu. Dans leur rapport, les experts mentionnent le cas de son fils, mais précisent « qu'un doute subsiste » sur la nature de sa malformation. Les autorités en charge de l'enquête ne l'ont jamais contacté. Cette habitante de la commune du Saint se sent, elle aussi, abandonnée face aux questions de son fils.

Et pourtant des pistes existent

Dans leur rapport, les experts n'ont identifié aucune cause à ces malformations groupées. Un homme leur a pourtant présenté une piste. Cet ancien ingénieur au ministère de l'agriculture a étudié l'environnement des 6 cas du Morbihan. A chaque fois, des parcelles cultivées à proximité des habitations alertent. Il note la possibilité d'une exposition des mamans, lors de leur grossesse, à certains pesticides susceptibles de nuire aux fœtus. En croisant les données, deux substances retiennent son attention. 

Deux molécules me semblent préocupantes par leur toxicité. Un insecticidede la famille des néocotinoïdes et des fongicides de la famille des triazoles.

Manque de transparence et de serieux

Une hypothèse qui n'a pour l'instant fait l'objet d'aucune vérification de terrain. A Guidel, Samuel, l'un des parents concernés, se bat pour que des investigations plus poussées soient menées. Il échange avec les autorités, au sein d'une instance, mais les informations lui parviennent au compte-goutte. 

Le nombre de mails que j'envoie qui restent sans réponse est assez impressionnant. Je pense qu'il y a un vrai déficit de transparance et de communication. Il faut sans cesse se bagarrer. L'enquête demandée par la ministre n'est pas ménée avec sérieux. 

Il y'a un an, la ministre de la santé promettait que toute la lumière serait faite sur ces cas groupés. Dans le Morbihan, le flou demeure pour les familles. En Loire-Atlantique, les dossiers sont toujours en cours d'analyse par les experts.  
 
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