Déconfinement : dans le vignoble sarthois, une reprise en douceur pour les vignerons

Après le déconfinement, c'est l'heure de la reprise pour les producteurs du vignoble sarthois de la Vallée du Loir. Mars et avril étant les mois les plus propices à la vente, il va falloir rattraper le retard. La confiance est là, mais il faut que les clients reprennent le chemin des caves.

La confiance règne chez Jean-Marc Rimbault, vigneron depuis quatre générations à Marçon, "La reprise se passe tranquillement ... Les "samedis à la cave"ont repris. Il n'y a pas d'emballement mais les clients reviennent".

Il fait partie d'une des plus anciennes familles de producteurs du vignoble sarthois. De Marçon à Poncé-sur-le-Loir, ils sont 27 à se partager 150 hectares en appellation Coteaux du Loir (blanc et rouge) et Jasnières (blanc). 

La récolte 2019 ayant été fortement impactée par le gel, le problème de stock n'est pas, pour lui, insurmontable. Sa production ayant accusée entre -60 et -80% l'année passée selon les parcelles.

Et puis, les supermarchés locaux ont de nouveau passé commande. Moins de bouteilles que d'habitude, c'est sûr, mais pour moi ca repart, souligne Jean Marc
 

Ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier

La situation, en revanche, est différente pour Pascal Janvier, installé quelques kilomètres plus loin sur la commune de Ruillé-sur-Loir.

Propriétaire de treize hectares de vignes, il est l'un des plus gros producteurs du secteur. Il a vécu plus difficilement la crise sanitaire et la fermeture des frontières,70% de sa production étant destinée à l'export. Principalement aux Etats-Unis. Berkeley, en Californie, lui commande chaque année plus de la moitié de sa production de Jasnières. 

L'essentiel de ces ventes se déroulent pour moi entre mars et mai. à cause de la crise, j'ai 37000 bouteilles en stock. Il me faudra un an ou deux pour écouler ça. Je ne pourrai pas le faire avant les prochaines vendanges - Pascal Janvier, viticulteur

Au delà du risque "d'embouteillage", ces trois mois de crise lui ont coûté 100 000 euros de perte de chiffre d'affaires. Prêt garanti, exonération de charges, les actions du gouvernement lui permettent de se relancer mais il faut que les commandes à l'étranger repartent à la hausse car elles constituent l'essentiel de son activité.

Leçon de la crise, "il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier" ,Pascal pense aujourd'hui à élargir la part de sa production réservée au local, limitée aujourd'hui à 30%. Pour ce faire, il compte, comme tous ses confrères, sur la reprise des salons, principaux leviers de communication et démarchage auprès de nouveaux clients. 

"Aujourd'hui, ajoute Pascal Janvier, nous vivons une époque de surproduction parce que les français consomment moins de vin. Nous devons absolument aller à leur rencontre ou les faire venir à la cave pour qu'il puissent déguster nos produits. Actuellement, ce travail de communication et de relance des clients, sans les salons, nous le faisons tout seul".
 

Relancer le tourisme

Peu de commandes également du côté des restaurateurs du secteur, dont la reprise est timide, et qui n'ont pas non plus écoulé leur stock. Il faut que les clients retrouvent le chemin des caves, c'est tout l'enjeu de la reprise insiste Sandrine Pairel, oenologue et animatrice du syndicat des vins de Jasnières et Coteaux du Loir.

Elle rapporte que, durant la crise, de nombreux producteurs ont développé les livraisons et le système de "Drive à la cave". Un bel effort mais qui ne suffit pas à couvrir le manque à gagner. Globalement, sur mars/avril, pour l'ensemble des producteurs, la perte du chiffre d'affaire s'élève à 70% .

Pour sensibiliser et faire venir les clients, il faut relancer le tourisme, et mettre en avant les atouts de la Vallée du Loir. Nous avons un patrimoine, des châteaux, une voie verte et de magnifiques sentiers de randonnée - Sandrine Pairel, oenologue et animatrice du syndicat des vins de Jasnières et Coteaux du Loir

Par ses dimensions modestes, le vignoble sarthois a les moyens de rebondir selon cette amoureuse de la vigne. C'est un vignoble confidentiel mais très qualitatif.

Avec une production moyenne annuelle de 400 000 bouteilles, il suffirait que tous les habitants du Mans et de la communauté urbaine achètent une bouteille pour que l'ensemble des vignerons écoulent leur production. Rien d'insurmontable, donc.

Une bonne nouvelle et véritable bouffée d'oxygène pour les producteurs locaux : le 16ème salon des vins des Coteaux du Loir et Jasnières de l'Abbaye de l'Epau aura bien lieu les 4 et 5 juillet prochains.

 

 

Quelques liens utiles 

http://www.sarthe-tourisme.com/vignobles.htm

https://www.vallee-du-loir.com/​​​​​​​

 

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