A 62 ans, "le Roi Jean" se lance dans la préparation d’un nouveau tour du monde en solitaire, son sixième. Quatrième de l’édition 2020 du Vendée Globe, avec son monocoque de 12 ans d’âge, Jean Le Cam partira cette fois avec un nouveau bateau, toujours sans foil, mais de conception moderne.
C’est au cours d’une rencontre avec les abonnés du quotidien sportif l’Equipe que le marin breton de 62 ans, a annoncé sa participation au prochain Vendée Globe 2024.
"On monte un nouveau projet pour 2024. On va faire le prochain Vendée Globe sur un bateau plus simple, sans foil mais de conception moderne", explique Jean Le Cam.
On est au début du projet, l'idée c'est de faire un modèle économique différent, faire un bateau plus accessible, donner de l'espoir aux futures générations avec un modèle économique plus gérable, plus vendeur pour les entreprises.
Héros du Vendée Globe, après le sauvetage de Kévin Escoffier dans une mer déchainée, le Roi Jean, comme il est surnommé amicalement, reste convaincu que les bateaux équipés de foils, ces appendices latéraux qui soulèvent la coque au-dessus de l'eau pour filer à vive allure, ne sont pas la solution pour faire le tour du monde, vite et bien.
"OK les bateaux à foils vont plus vite mais plus vite que quoi? Ils ont mis six jours de plus qu'il y a quatre ans, est-ce que c'est ça le progrès? Je ne sais pas", doute le skipper qui a terminé quatrième lors de l’édition avec son fidèle monocoque, "Hubert", renommé "Yes We Cam".
"Le bateau à foils, j'en fais sur hydroptère depuis que je suis tout petit, c'est adapté à des plans d'eau qui ne sont pas les mêmes. Le gros problème sur la mer, c'est qu'il y a des vagues! C'est un phénomène tellement aléatoire que tous les logiciels de calculs n'arrivent pas à modéliser".
Un nouveau bateau, plus accessible
Le navigateur imagine une voie intermédiaire, plus accessible, plus raisonnable. "Aujourd'hui, il y a une rupture, c'est soit un bateau à 7 ou 8 millions avec des foils, des ingénieurs, etc., soit tu rachètes un bateau ancienne génération."
Le navigateur évoque un bateau "moins lourd avec forcément moins de matière et qui a plus de chance d'arriver". Il envisage déjà trois exemplaires de ce bateau. Et espère que les investisseurs seront au rendez-vous. Ses exploits ont captivé mais personne n'est encore venu taper à sa porte pour l'accompagner financièrement.
"C'est dommage, hein", dit-il. "Non, ça ne marche pas comme ça, je ne sais pas pourquoi. Après, c'est vrai qu'on n'a pas non plus monté un dossier. On a pas arrêté d'être à droite à gauche, on est en train de construire les choses", soutient Le Cam, qui prendra son bâton de pèlerin une fois que le projet sera complètement finalisé.
Le skipper ne prendra pas le départ de la prochaine grande course au large, la Transat Jacques-Vabre, dont le départ sera donné au Havre le 7 novembre prochain.
"Je ne vais jamais en course n'importe comment. Le départ, c'est demain, c'est déjà trop tard. Faut optimiser les choses, faut que je me prépare, si je n'ai pas les moyens de faire, je ne fais pas. Sinon tu ne fais que du bricolage et moi je ne suis pas un bricoleur", argue-t-il.