A partir du 23 avril, il sera possible pour tout citoyen de participer financièrement au projet de parc éolien des deux îles. Priorité aux Vendéens, puis aux Ligériens et enfin à tout le pays. Sur la base d'un taux intéressant, l'argent financera la campagne archéologique sous-marine.
Selon un communiqué du 11 avril 2019 émanant du consortium EMYN (Eolien en Mer des îles d'Yeu et de Noirmoutier), la tirelire du projet éolien au large des deux îles va s'ouvrir au grand public.
Une campagne de financement participatif va être lancée à partir du 23 avril et se décliner en trois phases.
Priorité aux Vendéens
Du 23 avril au 21 mai, la participation sera ouverte aux habitants du département de la Vendée.
Du 21 mai au 11 juin, les habitants de Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe et Vendée pourront participer à cette collecte.
Du 11 juin au 2 juillet, l'investissement sera ouvert à tous en France métropolitaine.
L'idée de cette campagne qui émane du débat public de 2015 est d'associer les citoyens au projet de parc éolien des îles d'Yeu et Noirmoutier, elle émane de la société EMYN, en charge de la réalisation du projet.
Pour cela, en mars 2017, la socité Enerfip a été choisie pour accompagner cette campagne de financement participatif, son coeur de métier.
Financer la campagne de recherches archéologiques sous-marines
Illustration concrète de la possibilité de devenir acteur du projet de parc éolien : l'appel à financement participatif pour la réalisation de la campagne de recherches archéologiques sous-marines.
De même manière qu'à terre, tout projet d'aménagement (type lotissement d'habitation ou grande surface commerciale) est soumis à l'examen de l'Institut National d'Archéologie Préventive, tout projet conséquent sur le domaine maritime fait l'objet d'examens sous-marins par les services du DRASSM (Département des Recherches Subaquatiques et Sous-Marines) du Ministère de la Culture.
Le navire André Malraux, du DRASSM, se déplacera cet été sur la zone du futur parc à la recherche d’éventuels vestiges archéologiques.
Le financement participatif bénéficie d'un taux d'intérêt attractif, selon EMYN, et une étude préalable a montré que nombre de citoyens étaient demandeurs de participation financière, notamment pour des projets concernant leur territoire.
C'est pour cette raison que la campagne de financement participatif a été élaborée en trois phases, tout d'abord locale, puis régionale, et enfin, nationale.
Le projet
Le projet de parc éolien en mer des Îles d’Yeu et de Noirmoutier prévoit l’installation de 62 éoliennes d’une puissance unitaire de 8 MW ainsi qu’une sous-station électrique en mer raccordée au réseau électrique terrestre, sur une surface de 83 km².
Avec une puissance totale de 496 MW, le parc devrait produire en moyenne 1900 GWh par an, ce qui représente la consommation électrique annuelle d’environ 790 000 personnes, soit plus de la totalité de la population vendéenne.
Le parc éolien sera situé à 11,7 km de l’île d’Yeu, 16,5 km de Noirmoutier et à 20,6 km de la Barre-de-Monts, sur des fonds marins dont la profondeur varie de -19 mètres à -36 mètres.
Pour le projet de parc éolien
Sur le site internet d'Enerfip, il est rappelé que : "À l’intérieur de la zone retenue par l’État, le schéma d’implantation des éoliennes a été défini en concertation avec les parties prenantes locales en particulier les représentants de la pêche professionnelle et les autorités en charge de la sécurité maritime.
Cinq lignes d’éoliennes seront installées (limitant l’impact paysager du parc, notamment depuis toute la façade ouest de l’île de Noirmoutier et la pointe du But sur l’île d’Yeu)".
Le projet vendéen a franchi toutes les étapes administratives et a reçu le feu vert de l'Etat en mars 2019, sa mise en service est espérée pour 2021.
L'investissement est estimé à deux milliards d'euros.
Pour conclure, EMYN indique que le projet de parc éolien au large des deux îles "contribue à la création d’une filière industrielle française de l’éolien en mer, et favorise la création d’emplois et de retombées économiques sur le territoire vendéen".
Contre le projet de parc éolien
Une large opposition au projet s'est manifestée depuis l'enquête publique réalisée entre avril et mai 2018 puis lors de plusieurs consultations citoyennes dont la dernière a eu lieu en février.
80% de la population consultée s'est déclarée opposée au projet, mais pas forcément à l'éolien en mer.