En Vendée, le chômage partiel se poursuit au sein du groupe Bénéteau. Le constructeur de bateau a dû réduire la voilure face à la baisse des commandes. L'activité est quasiment à l'arrêt pour cette rentrée, car le but est désormais d'écouler les stocks avant de pouvoir espérer relancer l'activité.
Pour de nombreux salariés du groupe Bénéteau, la rentrée n’aura pas lieu lundi prochain comme prévu. Il faudra attendre plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Le chômage partiel se poursuit pour deux tiers des employés des sites des Pays de la Loire. Neuf mois après la mise en place du dispositif, la situation commence à être difficile pour les salariés.
Il y a un impact psychologique et financier sur les salariés
Rodrigue AgnerayResponsable syndical Sud-Industrie
Le syndicaliste ajoute, "on s'inquiète d'un éventuel plan social et de licenciements même si aujourd'hui ce n'est pas le cas".
Pour l'instant, même si cela fait presque un an que les salariés du constructeur de bateaux sont au chômage partiel, il n'est pas encore question de plan social au sein de l'entreprise.
Un retournement de situation
Ce n’est pas la première crise que traverse le géant naval qui fête cette année ses 140 ans. Après 2008 et 2012, le leader mondial dans le secteur nautique a déjà fait face à une vague de fermeture et de licenciement fin 2020.
Mais l’après-covid avait remis du vent dans les voiles du premier employeur privé en Vendée, avec une année 2023 qualifié d’historique : + 48 % de croissance au premier semestre.
C'est une année où on a eu un fort ralentissement de l'activité
Calixte de la MartinièreDRH du groupe Bénéteau
Si 2023 a été une année fructueuse pour Bénéteau, 2024 ne lui a pas réussi. Au premier semestre de l'année, le groupe spécialisé dans l'industrie nautique enregistrait une baisse de -32 % de son chiffre d'affaires.
Un contexte global
Le directeur des ressources humaines du groupe, Calixte de la Martinière, rappelle la situation, "à la fin de l'année 2023. On avait trop de stocks chez nos concessionnaires et trop de stocks dans nos usines. C'est pour cela qu'il y a eu un ralentissement des cadences de production".
2024, c'est une année un peu de transitions. C'est une année où le contexte macroéconomique mondial est un peu compliqué.
Calixte de la MartinièreDRH du groupe Beneteau
Il ajoute, "on a les élections américaines qui pèsent pour beaucoup, les États-Unis sont le plus gros marché du nautisme et un très gros marché pour nous. On sait aussi qu'il y a beaucoup d'attentisme jusqu'aux élections et que ça redémarre généralement après les élections".
Quel que soit le résultat de l'élection, c'est quelque chose qu'on attend
Calixte de la MartinièreDRH du groupe Bénéteau
Calixte de la Martinière constate, "aujourd'hui la situation s'améliore chez les concessionnaires, puisque depuis le début de l'année, on a commencé à déstocker. Pour autant, vu le contexte d'incertitude global, ils hésitent encore avant de repasser commande".
Pour le groupe qui fête cette année ses 140 ans, l’espoir pourrait venir des salons nautiques à venir comme celui de Cannes. Avec la présentation des nouveaux modèles à voile et à moteur, le constructeur espère remplir à nouveau le carnet de commandes et retrouver la dynamique de croissance.
Avec Sophie Wahl
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