Pendant plus de cinq heures, Michel Pialle a participé, dans son ancien domicile, à la reconstitution de la journée qui s'était conclue par la mort de Karine Esquivillon.
Un peu plus de dix-huit mois après la disparition de Karine Esquivillon, une reconstitution de la journée du 27 mars 2023 était organisée au domicile de la victime dans le hameau de la Malnoue à Maché, là où son mari, Michel Pialle, a avoué avoir tué la mère de famille.
L'un des principaux enjeux de cette journée était d'interroger le caractère "accidentel" des faits, comme le soutient le mis en examen depuis ses aveux.
Mais après plus de cinq heures de reconstitution, la ligne de défense de Michel Pialle n'a pas bougé, comme l'on indiqué ses avocats Me Ory et Toussaint, à l'issue de la journée : "C'est un accident. La version de notre client ne change pas".
"Détaché"
Une interprétation que n'a pas partagée Me Rongier, l'avocate des parties civiles dans cette affaire. "La reconstitution, qui a été réalisée avec minutie, a démontré que la version de Michel Pialle n'était pas plausible", a-t-elle ainsi jugé avant de poursuivre à propos de ce dernier : "Je l'ai trouvé détaché".
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La personnalité du mis en cause interroge en effet, depuis le début de l'affaire. Après avoir intoxiqué son entourage et les médias sur les circonstances de la disparition de Karine Esquivillon, Michel Pialle avait finit par reconnaître l'avoir tuée "accidentellement" en nettoyant sa carabine 22 long Rifle. Il avait également avoué s'être débarrassé de l'arme en la jetant dans le fleuve, qui coule sur la commune de Maché où le couple résidait depuis une quinzaine d'années.
Habitant sous le même toit, Karine Esquivillon et Michel Pialle étaient cependant séparés. Après avoir blessé sa femme au flanc gauche, il avait déclaré avoir pris peur en constatant son décès. Après être passé aux aveux à la fin de sa garde à vue, Michel Pialle avait ensuite indiqué aux enquêteurs le bois privé où reposait le corps de Karine Esquivillon.
Portée disparue pendant deux mois
De la fin du mois de mars à la mi-juin, Michel Pialle a affirmé sans relâche que son épouse était partie volontairement. Il avait signalé sa disparition aux gendarmes de Challans le 3 avril. Le téléphone portable de la mère de cinq enfants, dont deux avec Michel Pialle, avait été découvert par le maire de Maché le 9 avril, dans un fossé de la commune. Il n'avait plus de carte SIM mais était encore chargé.
Des SMS issus du téléphone portable de la victime ont été envoyés jusqu'au 31 mars 2023 à une voisine du couple, et à ses enfants. Le dernier SMS a été adressé à la plus jeune fille du couple, l'informant d'un départ à l'étranger avec un ami.
Après plusieurs perquisitions du domicile familial, Michel Pialle avait finalement été placé en garde à vue le 14 juin avant d'avouer être à l'origine du tir mortel.