Aller au cirque aux Sables d'Olonne, cette année ? Oubliez l'idée : la commune de Vendée a décidé de ne plus les accueillir pour le moment. Elle se justifie par le non-respect de la ville et de ses habitants.
"Suspension de l'accueil des cirques aux Sables d'Olonne, en 2024" : la nouvelle peut surprendre. La station balnéaire de Vendée évoque pourtant un irrespect de la ville et de ses habitants par certains cirques, au cours des années passées.
L'équipe municipale a donc choisi, cette année, de n'en accueillir aucun. Un choix que certains responsables de cirques estiment injustifié. Ils s'indignent contre cette suspension, et espèrent pouvoir revenir dans la commune au plus vite.
Pour l'heure, l'un des cirques concernés ne comprend pas. La mairie de la ville-départ du Vendée Globe reste, quant à elle, ferme sur son choix.
Un cirque dans l'incompréhension
Cette année, l'équipe du Nouveau Cirque Zavatta, originaire du Lot-et-Garonne, devra faire sans l'étape dans cette ville de Vendée. Une tristesse, pour l'équipe. "Cela fait plus de 40 ans qu'on fait les Sables d'Olonne.
Avant, au service foires, marchés et activités commerciales, ils nous connaissaient et savaient que le cirque était correct et ne laissait pas son emplacement sale.
Christine Meini, directrice de tournée
"D'une année à l'autre, il nous reprenait. Cela durait des années, preuve qu'on respectait les choses", décrit-elle
La responsable du cirque évoque des changements, depuis quelques années : "Il y a eu un changement d'équipes, il y a trois ans. La première année, lorsqu'on a travaillé de nouveau après le Covid, c'était la pénitence pour obtenir l'autorisation. Il nous a été dit 'J'ai déjà pris un cirque Zavatta'. Nous avons fait les Sables d'Olonne, il y a deux ans, l'été dernier aussi, du 1er au 7 août. L'autorisation avait été donnée à un autre cirque Zavatta en juillet, et une autre autorisation avait de nouveau été donnée à ce cirque en août, après notre passage."
Chèque de caution encaissé
Pour Christine Meini, pas de motif qui puisse justifier cette suspension, de son côté. Elle nie les allégations de la municipalité. "Arrivés aux Sables d'Olonne, le service en charge des cirques nous envoie un mail pour préciser les endroits où l'on peut passer avec le véhicule sono. Ce que l'on a respecté. On ne passe pas à tue-tête avec ce véhicule, comme indiqué par le maire. Pour le tractage, on a fait gros partenariat avec le grand supermarché Leclerc. Il y a eu une animation deux fois, dans le centre commercial. Nous avons obtenu l'autorisation de faire une animation dans la galerie marchande, et d'y donner les flyers", complète-t-elle.
Elle reconnaît toutefois un écart : "La nouvelle équipe d'afficheurs a posé des affiches sur les boîtes de l'opérateur télécom Orange. Nous avons reçu un mail de la ville, pour les faire retirer immédiatement. Je m'en suis chargé immédiatement. Tout en précisant que si nous avons mis ces affiches, c'est qu'il y en avait déjà sur les boîtes. Sinon, on ne touche à rien. On a envoyé nos afficheurs : mea culpa, on aurait dû aller vérifier que le travail des employés a été fait. Quand on est partis, la ville nous a donc encaissés les 600 euros de caution pour le nettoyage. Je pense que pour ces deux affiches, il y avait largement de quoi amortir."
Cette responsable du Nouveau Cirque Zavatta reste dubitative : "J'aurais voulu savoir combien va coûter la remise en état de tout le quartier de la Chaume, après la course de l'Edhec. Mais ça, on n'en parle pas." Elle dit ne pas croire au caractère provisoire de cette suspension. "Le fond du problème, c'est qu'il doit y avoir autre chose derrière. Ils ne veulent plus de cirques aux Sables d'Olonne. Si on accepte un cirque en 2024, on l'accepte en 2025", ajoute Christine Meini.
Un choix réversible de la mairie
Côté ville, les équipes du maire (Divers droite) Yannick Moreau se défendent d’avoir pris une décision sans distinction et irréfléchie. "Certains cirques se sont plaints. Il n’y a aucune volonté de les chasser des Sables d’Olonne."
Le maire n’a rien contre les cirques en soi : la décision prise est une conséquence du non-respect des règles par des cirques qui se sont mal comportés.
Yannick Moreau, maire des Sables d'Olonne
"Un certain nombre de règles d’affichage, de publicité, n’ont pas été respectées. La municipalité a engagé beaucoup de frais pour tout nettoyer. Les Sables d’Olonne tiennent à être respectés, et que les partenaires respectent les règles du jeu", précise la ville.
Autre point important que tient à souligner la municipalité : le caractère réversible de cette décision. "Il s'agit d'une suspension de l’accueil des cirques aux Sables d'Olonne, pour 2024. Comme nous ne sommes pas arrivés par le dialogue à faire corriger les erreurs et prendre en compte la position de la ville, on en arrive à faire de 2024 une année blanche pour les cirques, pour faire respecter règles. Rien de grave, c’est juste dommage d’être obligé d’en arriver là. À titre personnel et comme maire, le cirque est une bonne forme expression populaire et artistique, mais je dois faire respecter les règles. Cette décision a été prise pour cet été, et cela n’augure rien de l’avenir", ajoute le maire Yannick Moreau.
Pour cette saison d'été, sans cirque, les Sables d'Olonne seront une étape pour le passage de la flamme olympique.
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