À Saint-Gilles-Croix-de-Vie comme dans de nombreuses régions côtières, on tente de limiter les effets du réchauffement climatique sur le bord de mer. La communauté de communes mène des travaux depuis plusieurs années pour réhabiliter les dunes et freiner l'érosion du trait de côte.
La mer monte, inexorablement. Parfois au plus près des habitations. Les experts du GIEC le martèlent : son niveau est en constante augmentation. Un phénomène qui impacte directement le trait de côte, cette limite entre la terre et la mer.
Résultat : 864 communes françaises et 1,5 millions d'habitants sont vulnérables aux submersions marines.
La communauté de communes du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie n'échappe pas à la tendance. En novembre 2022, la plage de Saint Gilles fait l'objet de travaux pour limiter l'érosion de son trait de côte.
30 à 50 cm par an
Sur les dix dernières années, la mer a avancé de 30 à 50 cm par an sur les 32 kilomètres de côtes dont la collectivité a la charge.
Sébastien Givran est responsable du service Défense contre la mer à l'agglomération du pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Il relativise ces chiffres, comparant avec d'autres sites en France "où on parle de plusieurs mètres de recul du trait de côte par an en moyenne".
Ça paraît irréversible, mais ce n'est pas énorme même s'il faut être près des dunes, et continuer à les surveiller et à les protéger.
Sébastien GivranResponsable du service Défense contre la mer à l'agglomération du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Dunes au naturel
Cinq sites situés sur les trois communes de l'agglomération ont été traités pour réaligner le trait de côte et limiter l'érosion.
Le mot d'ordre : débarrasser les dunes de leurs enrochements et créer des chemins d'accès parallèle et non perpendiculaires à la plage.
La dune protège des submersions marines, elle s'adapte constamment. C'est le meilleur rempart contre la mer.
Sébastien GivranResponsable du service Défense contre la mer à l'agglomération du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Pensés pour renforcer la protection des dunes, les enrochements facilitent en réalité leur érosion. "Ils créent des effets de bord. La houle vient s'enrouler sur les extrémités et creuser la dune, explique Sébastien Givran, En alignant le trait de côte, il n'y a plus rien qui facilite l'érosion".
La dune n'a pas besoin de ces ouvrages pour protéger la côte, notamment parce qu'elle se régénère naturellement. La collectivité de Saint-Gilles-Croix-de-Vie réalise uniquement des plantations pour la végétaliser. Les branchages et racines permettent de fixer la dune et de capter davantage de sable.
Protéger les biens et les populations
Au-delà de préserver le littoral, ces travaux ont pour vocation d'assurer une meilleure protection des populations en cas de submersion marine.
François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, se veut "prudent" face au risque de fortes intempéries.
"On a construit des digues où il fallait en construire, on a réaligné le trait de côte là où il le fallait. On a essayé de se préparer pour qu'il y ait le moins de dégâts possibles et pour assurer la protection des biens et des populations en cas de submersion marine", affirme-t-il.
Le retrait des enrochements et la déviation des chemins d'accès aux piétons ont déjà été réalisé par le passé à Saint-Hilaire-de Riez et à Brétignolles-sur-Mer.