Une femme de 43 ans est morte égorgée par son mari, pompier professionnel et élu municipal, vendredi 13 février à Benay (Aisne).
Vendredi 13 février, veille de Saint-Valentin, un drame conjugal s'est produit dans un foyer de Benay, village d'un peu plus de 200 habitants situé dans l'Aisne. Un homme de 56 ans a tué son épouse avec un couteau avant de retourner l'arme blanche contre lui.
La femme est décédée des suites de ses blessures. Le parquet de Laon a annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour assassinat. Attention, l'enquête ne fait que débuter et l'homme n'a pas encore livré sa version des faits.
Un reportage de Rémi Vivenot, Eric Henry et Choisy Dominique. Avec Fabrice Prévost, habitant de Benay; Jacques Masson, maire (SE) de Benay; Julien Haquin, procureur de la République de Laon.
Mis en examen pour assassinat
C'est un proche de la famille qui a découvert la victime et son mari, couchés par terre dans leur domicile. L'assassin présumé avait sectionné la carotide de son épouse, lui laissant peu de chance de survivre. La femme est morte dimanche matin, à l'hôpital de Saint-Quentin. Elle avait 43 ans.
Le mari, même s'il a retourné le couteau contre lui, a été plus légèrement blessé. Sorti de l'hôpital et placé en garde à vue, il a été déféré au parquet dimanche et présenté à un juge d'instruction. Placé en détention provisoire au centre pénitentiaire de Laon, il dispose de quatre jours pour préparer sa défense, avant l'audition du juge des libertés. Jusqu'ici, le casier judiciaire du mari était vierge.
Pompier et conseiller municipal
"On savait juste qu'il y avait des problèmes familiaux parce qu'il le disait à la caserne, mais c'est tout", confie aujourd'hui le responsable de la communication des pompiers de l'Aisne. Ce dernier connaissait l'homme, puisque l'intéressé est pompier professionnel à Saint-Quentin depuis 1979.
"Il est pompier, mais ce n'est que son métier, cette histoire reste une affaire privée", déclare le responsable. Le chef de garde du centre de secours principal regrette pour sa part un "malheureux et dramatique événement" mais ne veut pas réagir davantage. Une cellule psychologique a été déployée sur le lieu de travail.
Leur plus jeune fille a 13-14 ans. Pour elle, ça va être dur.
Les collègues ne semblent pas comprendre et il en est de même pour le maire de Benay. "On est plutôt choqué. On ne sait pas ce qui se passe derrière la porte de chez les gens. Je viens seulement d'apprendre que (la victime) était partie chez sa mère depuis quelques temps..." confie Jacques Masson. Pour l'élu, "rien n'a jamais laissé prévoir qu'il y aurait une issue comme celle là".
Le couple avait fait construire dans la commune il y a une vingtaine d'années. Le mari était même devenu conseiller municipal. "Ils étaient tout à fait intégrés dans le village, c'était des gens souriants et dynamiques". Ils ont trois enfants dont une mineure. "Pour elle, ça va être dur", regrette aujourd'hui Monsieur le maire, concluant, toujours aussi désolé : "Maintenant, il n'y a plus rien à faire."