Un ancien candidat du Rassemblement National avoue avoir tagué plusieurs mosquées et lieux musulmans dans le Doubs

Cet homme de 23 ans a été mis en examen mercredi 12 janvier pour une série de dégradations commises en novembre 2020 à Pontarlier, Montlebon et Besançon.

Des croix de Lorraine, de grande taille et en grand nombre. L’homme interpellé a très vite reconnu les faits. Le 6 et 7 novembre 2020, les mosquées de Pontarlier et Montlebon sont recouvertes d’une quinzaine de croix faites à la peinture. À Besançon la nuit du 19 au 20 novembre, la mosquée de la rue Reclus, le centre islamique de la rue de Chaillot sont à leur tour la cible d’attaques. 19 croix de Lorraine, symbole de la résistance française, sont retrouvées sur place.

Au moment des faits, les fidèles sont sous le choc, peinés. «C’est la conséquence de ce qui est dit par les politiques et dans les médias. Si tous les musulmans étaient aussi néfastes, est-ce qu’on vivrait tous dans la même société ? Nous sommes victimes d’idiotie » témoignait Abdel El Razak Boutouta, secrétaire de l’association bisontine de la Mosquée Es-Souna


Les caméras de surveillance à Pontarlier vont permettre d’établir la tenue du suspect. Les trois enquêtes sont regroupées au sein de la sûreté départementale du Doubs qui déploient des moyens d’investigation importants, précise Yves Cellier, directeur départemental de la sécurité publique. Ils conduisent à une perquisition au domicile de l’homme à Pontarlier où la tenue en question est retrouvée ainsi que "Mein Kampf" d'Adolf Hitler. L’homme a rapidement reconnu les faits qui lui sont reprochés lors de sa garde à vue. 

Candidat aux élections départementales dans le Doubs


Lors d’une conférence de presse, Etienne Manteaux, procureur de la République a précisé le profil du suspect. Un jeune homme de 23 ans qui a fait partie du RN en 2020 et 2021. Il a même été candidat aux départementales dans le Haut-Doubs dans le canton de La Cluse-et-Mijoux. L’homme avait quitté le parti de Marine Le Pen qu’il trouvait trop laxiste. Il a avoué avoir agi seul. Par ces tags, il voulait “signifier que la France appartient aux Français, et que les Français n’ont pas leur place dans les mosquées”. Pour l’auteur des tags, la religion musulmane n’est pas compatible aux valeurs de la France, a précisé Etienne Manteaux.  Il ne fait pas partie d'autres mouvances extrémistes, selon le procureur.

Un individu déjà condamné par la justice


L’homme a été mis en examen pour dégradation grave de biens d’autrui, et de lieux cultuels, avec des motifs religieux. Il encourt des peines de 2 à 7 ans de prison. L’homme qui travaillait dans la plomberie en Suisse a été placé sous contrôle judiciaire. Le suspect avait déjà été condamné en 2020 et 2021 pour violences conjugales et port d’arme de catégorie D (couteau lacrymogène).

Il sera jugé par le tribunal correctionnel de Besançon le 9 février à 14h.


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