Le procès de 4 Algériens accusés d'avoir importé en France de la résine de cannabis, cachée dans des pneus de voitures, s'est ouvert lundi devant la cour d'assises spéciale des Bouches-du-Rhône.
Ces quatre hommes sont jugés notamment pour importation de stupéfiants en bande organisée, pour des faits remontant à 2007. Le verdict est attendu en fin de semaine.
De nombreuses plaquettes de cannabis avaient été découvertes en juin 2007 autour des roues d'un véhicule débarquant d'Algérie et des perquisitions avaient ensuite permis de découvrir sur des voitures, à Marseille et Paris, des pneus déchirés et des jantes démontées, laissant supposer. Le trafic de grande ampleur estimé à plusieurs tonnes dont seulement quelque 200 kilos ont été saisis.
"Le Pablo Escobar" algérien
Parmi les quatre hommes jugés à Aix se trouve Abdelkader Arabat-Ziane, condamné à mort dans son pays pour trafic de stupéfiants et activité terroriste contre le gouvernement algérien. Il fait l'objet d'une demande d'extradition de la part de l'Algérie, selon son avocat, Me Jean-Jacques Campana. Considéré comme le chef de file du réseau, il est soupçonné d'avoir importé plusieurs tonnes de drogue vers la France grâce à ce système de cache dans des pneus, une quantité estimée à partir du nombre de voyages effectués par la trentaine de personnes mises en examen depuis le démantèlement du réseau."On est dans l'imagination la plus totale", s'insurge Me Luc Febbraro, qui défend Salah Aouaq, l'un des quatre accusés, soulignant les faibles quantités saisies. Il estime que l'affaire a été gonflée en raison de l'implication de M. Arabat Ziane, présenté comme le "Pablo Escobar" algérien. Ce dernier "reconnaît les faits d'importation mais minimise les quantités: il admet 150 kilos de shit qui venaient d'Algérie cachés dans les roues de 4X4", a indiqué à l'AFP Me Campana, précisant que son client contestait "le blanchiment en bande organisée".