Le prochain programme d'installation de caméras en ville est-il aussi destiné à surveiller les Roms ? C'est en tout cas un des objectifs fixé par la mairie de Marseille sur certains documents envoyés aux entreprises candidates à l'appel d'offres.
La polémique a été révélée par nos confrères de Marsactu. Un des objectifs visé par la mairie de Marseille serait de surveiller les Roms. La municipalité admet une maladresse mais affirme n'avoir voulu en aucun cas stigmatiser cette population.
Pourtant la mention "Roms" figure bien sur quelques fiches envoyées aux entreprises candidates à l'installation de ces futures caméras de vidéo surveillance. Tout comme les autres mentions "circulation" "stationnement" et "délinquance".
Les associations dénoncent une atteinte aux droits de l'homme.
Plusieurs associations envisagent de saisir la CNIL, la commission nationale informatique et liberté, qui interdit toute forme de discrimination. Jean-Paul Kopp, président de Rencontres Tsiganes a déclaré : "Ce qui me choque, ce n'est pas tant que quelqu'un ait fait une bêtise, mais que personne n'ait fait tilt ? Ce document a bien été relu... On a l'impression qu'ils ne se rendent même plus compte."Objectif : 1000 caméras dans la ville.
Un objectif dont on ne sait pas s'il sera tenu. Les aides de l'Etat destinées à la vidéo surveillance devraient baisser. En attendant 407 prochaines caméras sont prévues dans tous les quartiers de Marseille d'ici à la fin de l'année. Elles s'ajoutent aux quelques 250 déjà installées notamment dans le centre ville.Cette phase d'extension a fait l'objet d'un appel d'offres clôturé le 28 juin. Montant estimé à 20 millions d'euros, financés à 50% par l'État, 20% par le conseil général et le reste par la Ville.
Reportage de Mathias Julliand et de Sylvie Garat