Excédés par les inondations, des agriculteurs varois de la FNSEA ont manifesté hier tronçonneuse à la main, n'hésitant pas à couper des arbres au bord de l'argens. Ils demandent le droit d'entretenir eux même les cours d'eau.
Les agriculteurs de la FNSEA, syndicat agricole majoritaire, se sont mobilisés vendredi dans dans le Var pour réclamer le droit à entretenir les fossés et les cours d'eau, meilleur rempart selon eux, pour éviter les inondations à répétition. Sur les bords de l'Argens, ils ont pris leurs tronçonneuses pour nettoyer les rives. Un peu partout en france d'autres actions de ce genre étaient programmées
On dénonce le fait que l'agriculteur a perdu la compétence de curer les cours d'eau. Aujourd'hui, nous continuons à le faire pour éviter que les champs soient inondés mais on est systématiquement pénalisé pour cela", dénonce Damien Greffin, président de la FNSEA Ile-de-France.
L'office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) conteste en partie ces revendications. Car aujourd'hui ces derniers ont bien le droit d'entretenir les cours d'eau, de retirer les arbres, les atterrissements ponctuels (terre, gravier...). En revanche s'ils souhaitent faire du curage avec intervention mécanique, ils doivent demander une autorisation et ce depuis une loi de 2006. Car "avec le curage, on peut assister à un rééquilibrage des cours d'eau possiblement destructeur des abris de la faune et qui peut conduire à un transfert beaucoup plus rapide de l'eau vers l'aval, et donc, à des inondations", explique Alexis Delaunay.
En 2013, l'Onema a procédé à 25.000 contrôles et un gros quart ont concerné des agriculteurs. La Fédération nationale de la pêche dénonce à son tour dans un communiqué une "déréglementation" depuis 2006 et "une démobilisation de l'État" qui nuit à l'entretien des milieux aquatiques. Mais elle craint aussi que "les inondations de l'ouest et du sud-est de la France constituent le prétexte idéal pour revenir au paradigme d'antan : curage à tout va, barrages et retenues, autoroutes de l'eau vers la mer, imperméabilisation des sols", une situation où le cours d'eau "serait réduit à sa plus simple expression de réservoir pour des usages économiques et de tuyau d'évacuation".
Après des inondations survenues en décembre 2013 et janvier 2014, l'état de catastrophe naturelle a été reconnu début février pour des communes des Alpes-Maritimes, du Var, du Finistère et d'Ille-et-Vilaine.