Depuis le début du confinement, un petit village des Alpes-de-Haute Provence, lutte à sa façon contre le coronavirus. Une vingtaine de personnes se réunit tous les jours, afin de confectionner jusqu'à 2000 masques à destination des personnes les plus fragiles.
On le connaît pour ses Pénitents, ces rochers qui surplombent les habitations. Même si en décembre dernier, l'un des blocs de pierre s'est effondré, le village est toujours debout.
Et il le prouve depuis le premier jour du confinement : au lendemain des élections municipales, Alice Sarafian et Brigitte Proust, deux habitantes investies dans la vie municipale, ont décidé de mobiliser le village afin de fabriquer des masques en tissu. Objectif : protéger la population contre le Covid-19.
Pour cela, elles ont fait appel, via les réseaux sociaux, à toutes les bonnes volontés : "de nombreuses personnes nous ont fournis des vieux draps, des tissus en tout genre, un restaurant nous a même donnés des nappes" explique Alice Sarafian.
"Un bel élan de solidarité"
Très vite, une vingtaine de personnes s'est portée volontaire pour la fabrication des masques. Les bénévoles se retrouvent ainsi tous les après-midis, du lundi au vendredi, dans un local mis à disposition par la mairie."Il y a un bel élan de solidarité dans le village, c'est magnifique", se réjouit Alice Sarafian. "On est une armée de couturières ! Il y a même un couturier. C'est un homme qui rendait visite à sa fille et qui n'a pas pu repartir avec le confinement. Alors, il vient tous les jours nous prêter main forte", ajoute-t-elle.
"J'ai été couturière de mes 10 à 27 ans. Alors avec cette pandémie, j'ai voulu donner de mon temps et de mon savoir-faire pour protéger le village".
Car, si certains ne savent pas coudre, qu'à cela ne tienne, ils peuvent découper les tissus !
Objectif : 2.000 masques pour les villageois les plus fragiles
Depuis le début de la mobilisation, les couturiers et couturières ont fabriqué près de 200 masques. L'objectif est d'atteindre les 2.000. Afin de pouvoir fournir toutes les personnes âgées des Mées, et les plus fragiles.Le tout gratuitement, les coutières y tiennent ! Ce sont les services municipaux qui sont chargés de la distribution des masques.
Gérard Paul, le maire de la commune, lui, aimerait pouvoir équiper chacun des 4.000 habitants.
"L'Association des Maires de France nous a bien demandé nos besoins en masques, pour faire remonter à l'Etat. Cela fait presque trois semaines, et nous attendons toujours... Heureusement qu'il y a ces bénévoles !"
En attendant le ravitaillement, les petites mains continuent de mesurer, couper, coudre, portées par la bonne humeur et l'envie d'aider son prochain !