C'était il y a trente, le 26 juillet 1988, Céline Jourdan, âgée de 6 ans, était retrouvée morte, massacrée, à La Motte-du-Caire. Ce meurtre avait provoqué une forte émotion dans la France entière à l'époque. Une cérémonie en hommage à la petite Céline est organisée aujourd'hui dans le village
Trente ans plus tard, à la Motte-du-Caire, dans les Alpes-de-Haute-Provence, il reste une stèle, située à proximité de l'endroit où a été retrouvée morte, Céline Jourdan, sous une bâche, violée et massacrée un soir d'été 1988, le 26 juillet exactement. Ce soir, à 18H30, sa famille et le village vont célébrer ce triste anniversaire pour lui rendre hommage.
Toutes les personnes en âge de comprendre l'actualité à cette époque se souviennent. L'affaire Céline Jourdan avait défrayée la chronique et provoquée beaucoup d'émotions dans toute la France, de juillet 1988, jusqu'au verdict de la cour d'assise de Grenoble en 1992. Le tribunal avait condamné à perpétuité Didier Gentil et acquitté Richard Roman, les deux accusés.
Gilbert Jourdan, le père de Céline
Trente ans après le drame, Gilbert Jourdan, le père de Céline, a accordé un entretien à nos confrères du journal Le Parisien.explique-t-il.La perte d'un enfant, c'est une condamnation à vie pour une famille. Je suis là physiquement, certes, mais toujours marqués
Pendant quatre ans, de 1988 à 1992, l'affaire Céline Jourdan a connu de multiples rebondissements, à la fois judiciaires et médiatiques et à chaque fois, autant de souffrances pour la famille et malgré les années, pour Gilbert Jourdan, la justice n'a pas été rendu, il n'a toujours pas accepté le verdict de la cour d'assise.
s'est convaincu le père de Céline.Elle (la Justice) a mal jugé volontairement... Je ne pourrai jamais écrire le mot justice avec une majuscule... Il y a eu des juges qui ont écarté des pièces du dossier... Il y a un coupable qui a tué et violé ma fille et l'autre qui lui a livré l'enfant
Didier Gentil et Richard Roman
Didier Gentil et Richard Roman ont été les coupables désignés dès le début des investigations, au point que trois jours après leur garde à vue, ils étaient inculpés de séquestration, viol, assassinat avec actes de torture ou de barbarie et placés en détention aux Baumettes.Didier Gentil, dit "le tatoué" était un marginal du village, un peu simplet, voir "dérangé". Il a avoué le viol mais il accusait l'autre du meurtre.
L'autre, c'est Richard Roman, ingénieur agronome, fils d'un colonel de la DGSE.
Un an après les faits, le juge d'instruction de l'époque avait renvoyé Gentil devant la cour d'assise de Grenoble, mais prononcé un non-lieu pour Roman, ce qui a révolté la famille.
Quelques mois plus tard, la chambre d'accusation de la cour d'appel d'Aix-en-Provence décide de renvoyer Richard Roman devant la cour d'assise.
Après de multiples rebondissements lors du procès, Didier Gentil sera condamné à la prison à perpétuité assortie d'une période de sûreté de 28 ans. Il est toujours en prison.
La cour d'assise de Grenoble a, en revanche, acquitté Richard Roman, conformément aux réquisitions de l'avocat général. Ce verdict avait scandalisé la famille Jourdan.
Par la suite, Richard Roman aurait totalement changé de vie, il serait décédé en 2008, des suites d'une surdose de médicaments.
Rappel de l'affaire Céline Jourdan