Depuis dix ans, dans les Alpes de Haute Provence, la filière ovine est en difficulté. Moins de consommation d'agneaux, moins d'éleveurs aussi et pourtant en quatre mois d'avril à juillet il faudrait concentrer toute la production. Un véritable casse tête.
Pour Pâques, il n'y a pas que la traditionnelle chasse aux oeufs. Sur les tables un mets de choix, l'agneau printanier dont la consommation est saisonnière. En avril les ventes sont multipliées par deux. De quoi donner le sourire aux éleveurs ? Pas vraiment, en fait depuis dix ans les ventes globales annuelles sont à la baisse. De moins en moins de famille mangent régulièrement d'agneaux.
Inquiétude des éleveurs
Pour Ghislain Ughetto, éleveur à Marcoux, la situation devient compliquée. Au vu de la demande il faudrait produire beaucoup d'agneaux français dans un temps très court, au printemps et ensuite assurer un minimum d'activité. Impossible à faire et surtout difficile de survivre économiquement ainsi.
Des filières d'excellence
Pour s'en sortir, les éleveurs des Alpes de Haute Provence mise sur la qualité. Il existe une vingtaine d'agneaux sous label. Label rouge, IGP etc... Et parallèlement les circuits courts sont privilégiés. Ainsi Ghislain Ughetto a créé il y a une dizaine d'années, "l'étal des paysans" à Peipin. Un magasin de producteurs où il commercialise ses agneaux en vente directe. Il a aussi installé un atelier de découpe à côté de son exploitation. Une façon de maîtriser l'ensemble de la filière avec le moins d'intermédiaire possible dans le but de valoriser sa production.
L'Aïd
Bonne nouvelle cette année, la fête de l'Aïd, la fête de fin du ramadan tombe début mai, en pleine période de production de l'agneau pascal. De quoi donner un peu d'air aux éleveurs ovins. Ils devraient pouvoir écouler une grosse partie de leur production.