Coronavirus : masques et lingettes jetés dans les bacs de tri, l'appel au civisme dans les départements alpins

Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, le syndicat mixte d'élimination des déchets de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence) alerte sur la présence inquiétante de déchets non valorisables et potentiellement contaminants, comme des masques ou des lingettes sur les tapis de tri.    

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Comme chaque matin, Mickaël Level vide les poubelles du recyclage au fil de sa tournée. Mais depuis peu, il constate l'apparition de déchets inappropriés.

"Certains s'amusent à jeter n'importe quoi, ils prennent ça pour la déchetterie, on retrouve des meubles, des vieux vélos, des roues, des batteries, il y a un peu tout qui traîne à côté, alors qu'il y a des déchetteries qui sont faites pour cela", explique l'agent de collecte. 

Sauf qu'actuellement, en pleine épidémie de coronavirus Covid-19, toutes les déchetteries sont fermées. Et qu'au lieu de garder les déchets qui peuvent l'être chez eux, certains s'en débarrassent au coin de la rue.

Des déchets qui arrivent ensuite dans le seul centre des Alpes. Parmi les détritus, un filet agricole, qu'il faut retirer à la main au risque d'endommager les machines de tri, impensable en période de crise coronavirus.
"Si le centre tombe en panne, si on a besoin d'une pièce, on est dans l'incertitude de pouvoir se réapprovisionner pour réparer. Ces pièces viennent normalement d'Allemagne et d'Italie où l'usine est fermée", explique Fabien Françoise, directeur du centre de tri.

A Manosque, le centre de Recyclage et Valorisation des Déchets Méditerranée reçoit les déchets à valoriser des départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes mais aussi de 31 communes du sud-est du Vaucluse et du Haut Var. 15 000 tonnes d’emballages ménagers sont triés chaque année.
Plus inquiétant pour le personnel, l'apparition de masques, de lingettes ou même de couches sur les tapis de tri. Des déchets non seulement non recyclables, mais dangereux pour la santé, en cette période de crise.

"On note une augmentation de masques, de mouchoirs..., ces matières doivent être mises dans un sac poubelle fermé, jeté dans les ordures ménagères", rappelle Fabien Françoise. 

"Même si une partie du tri a été mécanisé, une autre s'effectue encore à la main et la présence en grande quantité de ces masques vient donner une dimension anxiogène au travail effectué."    

Et le message est clair. Au vu des risques liés au manque de respect des consignes de tri, le centre de Manosque pourrait fermer, et ajouter une nouvelle dimension à la crise sanitaire. 
 

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