C'est un 75ème anniversaire particulier : celui de la victoire des Alliés sur l'Allemagne Nazie en 1945. A Nice, quelques porte-drapeaux et élus ont déposé une seule et unique gerbe devant le monument de Rauba Capeù, sans public. D'autres villes ont opté pour une version digitale de la cérémonie.
C'était peut-être l'occasion d'illustrer les propos martiaux du président de la République. Commémorer la victoire de 1945, en pleine guerre contre le virus a quelque chose d'étrangement marquant. Distanciation sociale oblige, les rangs étaient clairsemés à Nice. Quatre porte-drapeaux seulement, sélectionnés parmi les 30 volontaires, ont pu assister à la cérémonie. Le préfet des Alpes Maritimes Bernard Gonzalez a estimé que, "même a minima, il fallait absolument maintenir la célébration."
Une cérémonie de quelques dizaines de minutes, un Chant des Partisans et une Marseillaise, et l'occasion pour Christian Estrosi, maire de Nice, de reprendre la rhétorique guerrière, en saluant les guerriers d'aujourd'hui, personnels soignants, policiers et autres travailleurs luttant contre l'épidémie de Covid-19.
Pour les anciens combattants, hors de question de renoncer à ces commémorations, et au devoir de mémoire. En revanche, cette crise sanitaire oblige à repenser notre façon d'entretenir cette mémoire. "Il va falloir réinventer notre façon de commémorer," confie Rémy Giacchero, directeur du service départemental des Alpes-Maritimes de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre. En l'absence de témoins directs de la seconde guerre mondiale, le souvenir doit à tout prix perdurer.
Beaucoup de cités azuréennes ont d'ailleurs tenu à maintenir des cérémonies, en version très réduite comme par exemple à Antibes ou Beaulieu-sur-Mer, ou encore à Monaco, où la cérémonie à la Maison de France était retransmise en direct sur les réseaux sociaux.