Depuis plus d’un siècle, Vallauris est la capitale régionale de la fleur d’oranger. C’est pourquoi une grande fête lui était consacrée ce dimanche 23 avril. Il s’agissait de la célébrer, mais aussi de découvrir les secrets de fabrication d’une fleur dont les arbres sont de moins en moins nombreux.
Sans conteste, l’histoire de la fleur d’oranger à travers les temps commence à Vallauris. Tout simplement parce que du côté de cette commune des Alpes-Maritimes, le sol et les températures conviennent parfaitement à la culture de ces agrumes.
Les secrets de fabrication de la fleur d’oranger dévoilés dans le Nérolium
Plus qu’une coopérative agricole, le Nérolium de Vallauris, créé en 1904, est un véritable sanctuaire dans lequel se dévoilent les méthodes de fabrication de la fleur d’oranger.
Parce que ces fleurs sont très fragiles, c’est ici qu’elles doivent être distillées très rapidement dans un alambic.
On fait bouillir ces fleurs avec de l’eau dans un alambic. Toute cette eau est transformée en vapeur qui va être refroidie à l’intérieur avec de l’eau froide, et un serpentin qui complète ce travail de distillation.
Omar Hadded, distillateur au Nérolium
La création de la coopérative agricole du Nérolium remonte à la fin du XIXème siècle et c’est alors que les premières véritables cultures florales se développent, notamment celle du bigaradier à Vallauris et à Bar-sur-Loup. Le bigaradier est un petit arbre de 3 à 10 mètres de haut, à fleurs très odorantes, dont la fleur d’oranger.
Le maire de la commune Kevin Luciano a salué ce "moment de communion populaire autour de nos traditions agraire" qui a réuni plusieurs centaines de personnes, un record d'affluence pour le premier édile.
L'occasion pour le public d'y découvrir une messe avec offrandes des produits de l'oranger, un défilé en ville des cueilleurs de cette fleur et des démonstrations de danses et des déambulations provençales. Des moments captés par une équipe de France 3 Côte d'Azur.
"Ne pas cueillir la fleur et la voir tomber, ça nous crèverait le cœur"
Si les campagnes de Vallauris ont été un jour recouvertes par des fleurs d’oranger, les temps ont bien changé. "L'or" de Vallauris se fait de plus en plus rare.
Ne pas cueillir la fleur et la voir tomber, ça nous crèverait le cœur. Nous espérons que nos enfants vont faire perdurer cette tradition.
Jean Fontanelli, récoltant de fleurs d’oranger
C'est la seule commune française où la fleur d’oranger est encore cultivée. Mais les chiffres sont alarmants. 5 à 6 tonnes sont récoltées dorénavant chaque année, contre plus de 1800 tonnes en 1912. La récolte est en chute libre. À tel point que certains récoltants ne possèdent plus que quelques arbres.
Gastronomie et traditions
Les habitants de Vallauris sont très attachés à la fleur d’oranger, et c’est pourquoi ils étaient si nombreux pour la traditionnelle célébration.
On a été élevé avec ça, nous les Provençaux. On me disait toujours que, quand j’étais bébé, on en mettait une goutte sur la tétine le soir pour m’endormir.
Une habitante de Vallauris
D’abord un héritage, la fleur d’oranger est devenu depuis bien longtemps l’un des trésors de Vallauris. Elle fait aussi partie intégrante de son patrimoine culinaire, car cette fleur d’oranger peut se déguster sous la forme de gâteaux, de tartes, de tisanes et bien entendu de fougassette, un petit pain sucré et parfumé.
Cette fête autour de la fleur d’oranger a lieu chaque année à Vallauris pour célébrer le début des récoltes. Et tous comptent bien continuer à célébrer la fleur du pays pendant encore très longtemps.