Après l’Espagne, l’Italie et 7 autres départements français depuis 2006, le littoral Azuréen est touché par le charançon rouge (09/ 2009). Dans notre pays, on dénombre environ 1 million de palmiers et plus de 100 000 sur la Côte d’Azur menacés de disparition.
Pour faire face à ce défi sans précédent impactant gravement son patrimoine paysager, la ville de Nice, a initié depuis fin 2009 une stratégie de lutte intercommunale, en collaboration transversale avec le ministère chargé de l’Agriculture et les grands acteurs. Cette stratégie intercommunale dynamique et évolutive, est coordonnée par le COPIL CRP azuréen.
BILAN DE LA LUTTE AU 7 MAI 2013
Après le Colloque Méditerranée de Janvier dernier, les membres et les référents du COPIL Azuréen se sont à nouveau réunis pour faire le point sur la situation et sur le programme d’action printemps/été :
6 communes qui rejoignent officiellement le COPIL : 1 commune des Alpes-Maritimes (Vence) et 5 communes du Var (Six-Fours, La Garde, Hyères, Le Lavandou, La Seyne-sur-Mer)
L’action solidaire, dynamique et évolutive du COPIL Azuréen se poursuit et se développe pour faire face à cette infestation ou plutôt ces infestations, car ce n’est plus un, mais désormais 3 ravageurs qui menacent les palmiers azuréens : le Charançon Rouge, le Paysandisia Archon et le Pistosia.
A ce jour, il y a 22 communes contaminées ( cf. arrêté préfectoral du 14 mars 2013) + Monaco, soit environ 1.172 palmiers touchés, dont 1.100 situés sur le foyer principal du territoire d’Antibes/Vallauris (sur un patrimoine de 100.000 palmiers azuréens).
La stratégie intercommunale débute sa 4ème année de lutte contre le charençon rouge des palmiers
Les traitements actuels ont 60 à 70% d’efficacité, et impactent finalement assez faiblement les charançons adultes, ce qui laisse encore trop de charançons vivants et en capacité de se reproduire.
C’est pourquoi les résultats les plus probants sur le terrain sont conditionnés par une détection précoce suivie d’une intervention rapide (assainissement ou abattage).
4 constatations :
1°) Tous les palmiers ne sont pas également résistants; certains seront donc atteints à cœur plus rapidement que d’autres.
2°) Les palmiers déjà attaqués par le Paysandisia Archon deviennent tous, quelque soit leur variété, une cible privilégiée.
3°) La meilleure défense c’est l’attaque : les meilleurs résultats en territoire contaminé apparaissent sur les palmiers traités au-delà des 200 mètres obligatoires (autours des foyers déjà identifiés) car en effet le charançon rouge vole jusqu'à 5/7 km, 200 m de traitements préventifs sont donc largement insuffisants.
4°) Le traitement préventif est également largement plus économique que l’assainissement et /ou l’abattage, car 50% des palmiers déjà atteints souvent pas détectés à temps finissent abattus (coût 2.000€ + coût de remplacement 2.000€ minimum). Le traitement préventif systématique au-delà des périmètres de 200m offre 100% de chances en plus.
Cette stratégie de lutte collective a permis de freiner la progression de l’infestation. Cependant il est nécessaire de lutter pied à pied, de gagner encore du temps et d'essayer les nouveaux produits et méthodes que la recherche livre, jusqu’à trouver le produit optimal ou le prédateur naturel capable de le juguler, dans le respect de l'environnement.
Appliquer le principe de précaution pour que le remède ne soit pas pire que le mal et agir avec discernement et détermination, tels sont les mots d’ordre de la lutte pour 2013.
PROGRAMME D’ACTION : 5 PRINCIPAUX OBJECTIFS
1. Continuer à purger absolument les palmiers infestés du foyer principal à l’Ouest et des nouveaux foyers à l’Est du département pour faire disparaître ces "pépinières" de charançons
2. Faire et inciter à faire des traitements préventifs et massifs systématiques au-delà des périmètres obligatoires pour détruire les charançons qui essaiment, ( la commune du CANNET traite 100% de ces palmiers publics aux nématodes) pour faire face aussi bien au charençon rouge qu’au Paysandisia Archon qui devient très préocupant sur le territoire et qu’au Pistosia, nouveau ravageur.
3. Mettre en oeuvre les projets de protocole expérimental du Beauveria Bassiana (> au chimique en Labo)
Beauveria bassiana, anciennement Tritirachium shiotae, est un champignon cosmopolite qui croît dans les sols et provoque des maladies chez divers insectes, en se comportant comme un parasite.
En savoir plus sur Beauveria Bassiana : http://fr.wikipedia.org/wiki/Beauveria_bassiana
4. Mettre en place 1 contrôle plus strict de la mise en décharge des déchets de palmiers contaminés
5. Faire évoluer la réglementation
