L’AIDCM, Association d’Information et de Défense de la commune de Mandelieu, a décidé de se constituer partie civile. Trois ans et demi après les faits, elle redoute un classement sans suite. Les inondations du 3 octobre 2015 avaient causé la mort de 8 personnes et d'importants dégâts à Mandelieu.
Impossible de tourner cette page dramatique sans réponse de la justice. C'est pourquoi l'AIDCM, l'Association d’Information et de Défense de la commune de Mandelieu a décidé de se constituer partie civile dans ce dossier.
Mise en danger de la vie d'autrui
Une plainte avait déjà été déposée par l'AIDCM le 21 mai 2016 auprès du procureur de la république de Grasse pour mise en danger de la vie d’autrui par violation manifestement délibérée d’une obligation réglementaire de sécurité et homicide aggravé. Une plainte restée sans réponse malgré de nombreuses interventions de l'avocat de l'association, Maître André Bezzina.
Classée sans suite ?
Trois ans et demi après ces inondations meurtrières, l’AIDCM s’étonne de cette lenteur. La procureure s'était pourtant engagée à donner une réponse fin 2018. Les familles endeuillées et les nombreux sinistrés s’interrogent sur le silence de la justice. L'association redoute que la plainte soit classée sans suite. Des freins politiques et immobiliers dépasseraient ce dossier.
Triple peine
Le président de l'association, Bernard David, parle de "triple peine" car certains on perdu des proches, leur maison a été dévaluée de 30% et ils ont l'obligation de réaliser des travaux. L'association se demande pourquoi les communes de Biot et de Mandelieu-La Napoule ne sont pas soumises au même traitement judiciaire.
Similitudes
Dans sa plainte déposée en mai 2016, l’AIDCM dénonçait les mêmes manquements qu’à Biot. Elle relève des similitudes entre les inondations survenues à Biot et à Mandelieu : vagues de boue, défaillances, dysfonctionnement dans le système d’alerte, manque d’informations à la population.
Système d'alerte inexistant
Dès mars 2017, la maire de Biot avait été mise en examen pour homicide involontaire par violation manifestement délibérée d'une obligation de sécurité ou de prudence. Selon le président de l'association, à Biot, le système d'alerte était défaillant, celui de Mandelieu était inexistant.
En se constituant partie civile, l'association aura accès au dossier et pourrait s'entretenir avec un juge d'instruction. Elle a également apporté de nouveaux éléments à ce dossier complexe. Les victimes espèrent ainsi obtenir une réponse de la justice.