Le Conseil départemental se réunit en assemblée ce vendredi 7 octobre pour voter, notamment, des mesures d'aides à la transition énergétique et confirmer la création d'un observatoire départemental de l'eau. Une nouvelle instance qui ne plait pas du tout aux élus métropolitains proches de Christian Estrosi.
Un chiffre qui résume l'urgence d'agir : 32 millions de mètres cubes d'eau sont perdus chaque année dans les Alpes-Maritimes, en raison des nombreuses fuites dans le réseau d'eau potable. C'est, selon le Département, l'équivalent de la consommation annuelle des villes de Nice, Cagnes-sur-mer et Saint-Laurent-du-Var.
Ces trois villes, toutes situées sur le territoire de la Métropole Nice Côte d'azur, ont-elles été choisies au hasard pour illustrer la volonté du Conseil départemental de s'emparer du problème ? Ce vendredi 7 octobre, son président, Charles Ange Ginésy, a annoncé un investissement de 10 millions d'euros "pour lutter contre les conduites fuyardes" et a confirmé l'installation d'un observatoire départemental de l'eau.
Une instance qui, de nouveau, ravive la guerre politique entre le camps Estrosi et le camps Ciotti. Car l'eau est une compétence de la Métropole sur son territoire, gérée par une régie publique depuis plusieurs années. Hier, lors du conseil métropolitain, Christian Estrosi a d'ailleurs rappelé que ce réseau d'eau potable avait rempli sa mission pendant l'épisode de sécheresse inédit traversé cet été.
"Je comprends mal la position pas encore confirmée de la Métropole (...) qui ne validerait pas cet observatoire de l'eau. (...) Je pense que ce serait faire de la politique avec l'eau"
Charles Ange Ginésy, président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes (LR)
A la tribune, Charles Ange Ginésy, le président du Conseil départemental, proche d'Eric Ciotti, a tenté de rassurer quant au respect des périmètres de chaque collectivité. Pas de quoi convaincre le maire estrosiste de Saint-Laurent-du-Var :
"Nous sommes attachés aux compétences départementales mais aussi au respect des compétences des intercommunalités (...) Et non, nous ne faisons pas de politique avec l'eau"
Joseph Ségura, conseiller départemental, président du groupe "Le département d'abord"
Pas de politique, mais un peu tout de même : son groupe a décidé de s'abstenir au moment du vote.