De nombreuses mesures ont été mises en place pour lutter contre la sécheresse : il est par exemple interdit de remplir sa piscine... Alors quand la ville d'Antibes dans les Alpes-Maritimes décide de vidanger les bassins de son stade nautique... Cela fait des vagues chez les nageurs !
Alors que 93 départements, dont les Alpes-Maritimes, sont en état d’alerte sècheresse, dont 62 en état de crise, un sujet fait des vagues à Antibes.
Face au choc climatique, de nombreuses mesures ont été mises en place pour lutter contre la sécheresse : il est par exemple interdit de remplir sa piscine.
Et qui dit remplir dit aussi avant peut-être vider.
La ville d'Antibes, assure chaque année le renouvellement de l'eau des quatre bassins de son Stade nautique :
Semaine passée, le bassin intérieur de 25 mètres, le plus ancien a ainsi été vidé et rempli. De même pour celui des enfants dit d'apprentissage, moins profond et moins grand.
Émoi chez les nageurs et habitués des longueurs, car les deux bassins extérieurs de 50 m cette fois, vont l'être à leur tour.
Le calcul est alors rapide : selon les opposants à la vidange, c'est 3000 m³ d'eau claire qui va être envoyée dans les égouts.
Sollicitée sur la possible récupération de cette eau et la pertinence de la vidange, la ville d'Antibes nous a précisé, que "depuis cet épisode de sécheresse, les piscines fonctionnent normalement, en accord avec la préfecture des Alpes-Maritimes. En cette période chaude, les services ont été maintenus par mesure sanitaire afin de notamment pouvoir se rafraîchir," selon Olivier Darq en charge de la communication de la ville.
Et d'ajouter : "On assume le fait de vidanger, car c'est aussi une raison sanitaire. Le stade nautique est très fréquenté l'été, - Cette année, c'est 100% de fréquentation en plus - il le sera encore plus avec les enfants et les activités durant la période scolaire, donc cela ne pouvait pas attendre. Quant à recycler cette eau, pour l'heure, cela n'est pas possible. La ville travaille actuellement avec les Affaires maritimes et la Préfecture, au réemploi de l'eau épurée, donc passée par la station, et rejetée en mer. Cette eau pourrait permettre par exemple de nettoyer la chaussée."
En revanche selon la ville, l'eau des bassins de la piscine n'est pas adaptée à un nettoyage des rues ou à une réutilisation par les pompiers (leur caserne est voisine du stade nautique NDLR).
Pour un usage public sain et dans le respect des règles sanitaires, l'eau est traitée au chlore et son PH est revu. Il faudrait littéralement "nettoyer" l'eau pour que les sapeurs-pompiers l'emploient. Nous ne pouvons pas non plus nettoyer les rues avec cette eau.
Olivier Darcq, chargé de la communication de la ville d'Antibes.
La question des vidanges de piscines a été posée au niveau national le 25 août dernier. Face à l’urgence climatique et à la sécheresse actuelle, l’Association Nationale des Elus en charge du Sport - ANDES- demande la suspension immédiate de l’obligation des vidanges annuelles des piscines.
Au regard, des circonstances climatiques exceptionnelles, il semble incongru de maintenir l’obligation règlementaire de vidange annuelle des bassins aquatiques, dans la mesure où la qualité de l’eau respecte toujours les normes sanitaires en vigueur,
Patrick Appéré, président de l’ANDES le 25 août.
Dans un communiqué, l'association cite à titre d’exemple, la ville de Brest. Une dérogation de l’Agence Régionale de Santé y a été obtenue pour effectuer la vidange règlementaire ultérieurement, permettant ainsi l’économie d’1,5 millions de litres d’eau potable. Dans les Vosges, des reports sont aussi intervenus.
Dans les vestiaires du Stade nautique d'Antibes, des habitués des lieux, pensent aussi que les vidanges auraient pu attendre par exemple, les vacances de Noël.