Canettes, bouteilles en plastique, produits d'hygiène, paquets de cigarettes, mégots ou encore emballages de nourriture : la liste n'est pas malheureusement pas exhaustive. C'est un véritable amoncellement de détritus qui jonche, chaque matin, les plages de la Côte-d'Azur. Par semaine, une dizaine de tonnes de déchets sont collectées par les services de la ville d'Antibes !
Si vacances riment avec mer et soleil, les plages de la Côte-d'Azur riment, au lever du jour, avec vision d'horreur. Les détritus jonchent le littoral et les bords des routes. Les poubelles vomissent les ordures laissées par la pollution nocturne dû à l'homme.
Au-delà de la pollution visuelle et des problèmes d'insalubrité, ces tas d'immondices créent des nuisances pour la faune et la flore des côtes de la grande bleue.
Un service uniquement dédié à l'entretien des plages
À Antibes (Alpes-Maritimes), chaque matin de 5h à 9h, de juin à septembre, une dizaine de permanents et 10 saisonniers arpentent les 23 km de côtes, dont 6 de sable.
Quatre rotations sont effectuées chaque jour. Deux l'après-midi et deux le matin. Bien évidemment, l'équipe du matin a fort à faire. En semaine, ce sont entre 600 et 700 kg d'ordures qui sont ramassées. Les samedis et dimanches, un peu plus 1.5 tonnes.
Soit pour une semaine un peu plus de 10 tonnes !
Pour ce faire, trois tracteurs cribleurs sont destinés aux 6km de plages de sable et 4 benettes et un camion plateau pour les plages de galets ou d'enrochements. Objectif : entre 8 et 9 heures, le littoral doit être propre ou, tout au mieux, le plus propre possible. Le fignolage étant réalisé au fur et à mesure du reste de la journée.
La plage des Groules : la plus polluée
Si, selon Jeff Menetrier, l'adjoint au maire d'Antibes en charge de l’environnement, "la pollution sur les plages de sa commune avait tendance à baisser aux fils des ans, il y a bien une plage, à Antibes, qui déroge à la règle. C’est celle des Groules".
Située en bordure de la D 6007, "cette zone du littoral est, pratiquement chaque nuit, squattée par des camping-cars de touristes, des campements de personnes d'origine étrangère, des SDF ou des marginaux qui créent de l'incivilité en abandonnant leurs poubelles", toujours selon Jeff Menetrier.
Le ras-le-bol des usagers locaux
Et puis, il y a les locaux qui dénoncent cet état de fait. "Nous, nous venons dormir ici, parfois avec mon fils, dans notre van, quand il fait trop chaud à la maison. C’est vraiment dégoûtant, le matin, quand nous nous réveillons et que nous voulons aller nager", confie ce père de famille villeneuvois.
Pour Danielle, qui vient se baigner chaque matin depuis plusieurs années, cela devient compliqué :"Les forces de l'ordre font déguerpir les contrevenants mais, moins de deux heures après, ils reviennent. Et ça redevient comme avant !"