Après la mort de Noé, tué à Antibes par un chauffard ivre et drogué : des députés veulent faire reconnaître l'homicide routier

Alors que les délits se multiplient alors que les conducteurs sont en excès de vitesse, sous l'emprise de l'alcool et de stupéfiants, la famille de Noé veut la création d'un homicide routier. Le parlement devrait plancher sur une proposition de loi du député LR des Alpes-Maritimes Eric Pauget.

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Tous les jours, ils allument une bougie sous le portrait de leur fils à sa mémoire. Noé, un ado d'alors 16 ans, souriant, qui avait la vie devant lui. Il a été fauché le 26 juin 2022 par un chauffard.

Et au chagrin, s'ajoute pour les parents de Noé la colère. Car Noé a perdu la vie à Antibes suite à un accident provoqué par un habitant de Villeneuve-Loubet de 43 ans en excès de vitesse, alcoolisé et sous l'emprise de la cocaïne et de l'ecstasy.

C'est leur avocat, Maître Philippe Soussi, leur en a fait l'annonce.

C'est ce même homme qui a été interpellé lors d'un contrôle de la gendarmerie le 29 septembre dernier soit un peu plus d'un an après l'accident. Il n'avait plus le droit le conduire, il était sous contrôle judiciaire en attendant le procès. Incarcéré après l'accident, était sorti de prison après deux mois de préventive et une caution de 5 000 euros.

Yvon Guez, le père de Noé, est stupéfait.

C'est un danger public, il n'a aucun respect de rien, ni de la justice, ni de nous, les parents. Il n'en a rien à faire. Son problème, c'est faire la fête, boire, se droguer, c'est immonde.

Yvon Guez, père de Noé

Sa mère est elle aussi interloquée.

La justice lui a quand même donné une chance, l'a fait sortir au bout de deux mois alors qu'il avait tué notre fils. On a l'impression qu'il ne comprend pas ce qu'il a fait.

Marceline Guez, mère de Noé

Vers un "homicide routier"

En étant sous l'emprise de l'alcool et de la drogue et en étant en excès de vitesse, le chauffard est passible de 10 ans de prison pour homicide involontaire avec circonstances aggravantes. Et c'est là que le bât blesse.

Pour la famille de Noé, comme pour le député des Alpes-Maritimes LR Eric Pauget, il n'y a rien d'involontaire dans le fait de boire ou prendre de la cocaïne.

Le député compte déposer devant l'Assemblée nationale une proposition de loi avec sa collègue Renaissance de Lyon, Anne Brugnera. Objectif de ce texte transpartisan : la création d'un homicide routier et blessures routières. 

Un délit à part

Le grand-père de Noé, Christian Auger, considère comme les deux parlementaires que les chauffards sont encore trop peu condamnés. Selon lui, la création de l'homicide routier leur permettrait une prise de conscience. Même constat de Maître Philippe Soussi qui rappelle que la loi existe, que la peine encourue est de 10 ans de prison. 

La loi existe, commençons par appliquer la loi. Cette notion d'homicide routier, si elle est votée, est une évolution sémantique qui correspond au fléau social que représentent l'alcool et la drogue au volant.

Maître Philippe Soussi, avocat des parents de Noé

"Si on risque vraiment 10 ans de prison, on réfléchira à conduire saoul et drogué" selon le grand-père de Noé. Il explique par ailleurs que les chauffards doivent être jugés rapidement et que les juges doivent être mieux formés.

Le père de Noé continue à fleurir le nom de son fils sur le bord de la route, à l'endroit même de l'accident qui lui a coûté la vie. 

Et de conclure : "le chauffard est récidiviste, qu'il prenne un max, pour nous et pour toutes les familles qui ont été meurtries. On se bat aussi pour ces familles. Et on a confiance en la justice, encore une fois !"

L’homme impliqué dans la mort de Noé a fait appel de son placement en détention. La justice rendra sa décision la semaine prochaine.

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