Devant la chapelle de la Garoupe au Cap d'Antibes, ce dimanche 5 décembre, à l'occasion de la Sainte-Barbe, Claude El Hage a fait connaitre son initiative pour son pays natal, le Liban. Il vend avec un ami, libanais comme lui, des mets du pays du cèdre pour récolter des fonds pour les pompiers de Beyrouth.
Ce dimanche 5 décembre, au phare de la Garoupe, Claude et son ami restaurateur libanais sont venus vendre houmous, feuilles de vignes farcies, et surtout des atayef libanais.
Ces crêpes farcies de flan à la fleur d’oranger ou farcies à la noix et fleur d’oranger sont une des spécialités de la Sainte-Barbe au Liban. C’est elle, la Sainte Patronne des pompiers.
Une initiative que Claude va réitérer les 18 et 19 décembre, lors du marché de Noël qui se tient devant la chapelle surplombant le cap d’Antibes.
Le début d’un élan de solidarité
Claude El Hage était au Liban il y a encore quelques jours. Il en est revenu lundi 29 novembre avec Jean-Paul Veziano, le boulanger antibois coutumier du pain de la paix.
Ils sont partis sur cette rive de la Méditerranée pour faire acte de solidarité : « Nous sommes revenus lundi de Beyrouth, où nous avons fait du pain avec Jean-Paul Veziano et plusieurs spécialités niçoises et antiboises. Il a fait la main de Nice, des fougasses, des pissaladières. Nous les avons distribuées à l’hôpital du Levant, à l’hôpital militaire, aux sapeurs-pompiers de Beyrouth et à d’autres associations qui oeuvrent pour les plus démunis. »
L’initiative de Claude El Hage et de Jean-Paul Veziano débute le 19 septembre. Tous deux se retrouvent dans la boulangerie de l’Antibois pour réaliser des croissants pour une première vente de spécialités et lever des fonds.
Il y rajoutent du thym libanais, du zaatr, pour unir la cuisine française à la gastronomie libanaise. C’est ce jour-là que les deux hommes sympathisent, Claude lui confie les difficultés des pompiers libanais, très touché, Jean-Paul Veziano accepte d'accompagner Claude dans son pays natal.
Un pays durement touché
Le pays, durement touché par l’inflation, se retrouve dans une situation économique des plus complexes. Après les explosions du 4 août 2020 qui ont fait 215 victimes, sur le port de la capitale libanaise, le pays sombre davantage dans un marasme social et politique.
Les pompiers de Beyrouth paient le prix fort, comptent des morts dans leur rang. La crise sanitaire qui touche le pays, l'inflation galopante qui rend les denrées de base inaccessibles pour nombre de Libanais, et l'incapacité des politiques sur place à maitriser ces situations, ont placé les quelque 600 pompiers de la ville dans une situation catastrophique.
Frères d'armes
Les pompiers de Beyrouth sont en première ligne pour venir en aide à la population locale. Ils font face à une situation sanitaire et sociale qui se dégradent depuis des mois. Sans équipement neuf, avec des véhicules qui ne sont plus en mesure de partir en intervention, ils manquent de tout.
L'ambassade française sur place a mis à disposition des containers spécialisés pour leur permettre de s'exercer à la lutte incendie.
Claude El Hage et Jean-Paul Veziano ont décidé de récolter des fonds pour leur permettre notamment d'avoir des médicaments et de nouveaux équipements d'intervention.
Des vestes, et pantalons ignifugés, qui doivent normalement être remplacés tous les trois ans, ne l'ont pas été depuis 2008. Claude nourrit l'espoir de pouvoir inviter sur la Côte d'Azur, le lieutenant Michel El Murr, pour lui permettre de suivre des formations auprès de ses confrères antibois.